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Pourquoi le bitcoin n'a aucune valeur, selon Allianz ?

Pour Allianz, la valeur intrinsèque du bitcoin doit être zéro

Pour Allianz, la valeur intrinsèque du bitcoin doit être zéro - CC0 License

Stefan Hofrichter, responsable de la stratégie chez Allianz, estime que la valeur intrinsèque du bitcoin est nulle. En revanche, il ne s'inquiète pas du possible éclatement de la bulle, compte tenu de "la petite taille" du marché.

À la question, le bitcoin est-il une bulle prête à exploser, Allianz vient de lancer un nouveau pavé dans la mare. Pour l'assureur allemand, la crypto-monnaie ne vaut rien. "Selon nous, sa valeur intrinsèque doit être nulle", écrit dans une note Stefan Hofrichter, responsable de l'économie mondiale et de la stratégie chez Allianz. "Un bitcoin n'est une créance sur personne, contrairement aux obligations souveraines, aux actions ou à la monnaie papier, et il ne génère aucun flux de revenu."

Bien que l'on puisse avancer le même argument à propos de l'or, dont beaucoup disent qu'il n'a pas non plus de valeur intrinsèque, "le métal jaune a été largement accepté comme une réserve de valeur pendant plus de deux mille cinq cents ans, contre moins d'une décennie pour le bitcoin", souligne l'analyste.

Selon lui, la plus célèbre des crypto-monnaies "coche toutes les cases" des critères essentiels à la création d'une bulle, pointant l'explosion des volumes d'échanges (plus de 70 milliards de dollars échangés en une journée à son pic, soit 20 fois plus qu'une journée moyenne à la Bourse de Paris) et ceux qui pensent que cette devise représente la "nouvelle ère".

L'éclatement de la bulle n'aurait qu'un impact limité

Pour autant, l'éclatement de la bulle Bitcoin, si elle devait avoir lieu, ne devrait pas avoir un impact important sur l'économie réelle. "La disparition du bitcoin aurait peu d'effets de débordement sur le 'monde réel', puisque le marché pour cette crypto-monnaie est encore assez petit en taille", explique Stefan Hofrichter. "En conséquence, nous pensons que les risques pour la stabilité financière découlant du bitcoin sont négligeables, du moins à ce jour".

Le groupe Allianz n'est pas le seul à critiquer ouvertement le bitcoin. En septembre dernier, Jamie Dimon, patron de JP Morgan, l'avait qualifié de "fraude", estimant qu'il allait imploser avant tout de même rétropédaler. La monnaie virtuelle n'a également pas convaincu les Nobel d'Économie. À commencer par le français Jean Tirole qui, dans une interview au Financial Times, s'était montré très critique: "Le bitcoin pose deux questions bien distinctes. Premièrement: est-ce une monnaie viable à long terme? Deuxièmement, à supposer que cela le soit, contribue-t-elle au bien commun? Mes réponses sont: probablement pas et définitivement pas". Un sentiment que semble également partager une partie des investisseurs puisque depuis ses plus hauts de décembre, le bitcoin a perdu plus de 50% de sa valeur, naviguant désormais autour des 9.000 dollars sur les différentes plateformes d'échanges.

S.B.