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Sous pression, BP tente de colmater la fuite de pétrole

Galette de pétrole échouée sur une plage de Southwest Pass, en Lousiane. Sous la pression du gouvernement américain et de l'opinion, les ingénieurs de BP doivent effectuer une nouvelle tentative pour colmater la fuite de pétrole à l'origine de la gigantes

Galette de pétrole échouée sur une plage de Southwest Pass, en Lousiane. Sous la pression du gouvernement américain et de l'opinion, les ingénieurs de BP doivent effectuer une nouvelle tentative pour colmater la fuite de pétrole à l'origine de la gigantes - -

par Steve Gorman GALLIANO, Louisiane - Sous la pression du gouvernement américain et de l'opinion, les ingénieurs de BP doivent effectuer une...

par Steve Gorman

GALLIANO, Louisiane (Reuters) - Sous la pression du gouvernement américain et de l'opinion, les ingénieurs de BP tentaient toujours dimanche de colmater la fuite de pétrole à l'origine de la gigantesque marée noire dans le golfe du Mexique.

La compagnie britannique a reconnu samedi l'échec d'une première tentative. Un de ses représentants se disait optimiste quant à la suivante, devant aboutir dimanche matin, mais la nuit n'a pas suffi aux techniciens.

Ils tentaient encore d'insérer un tube dans le puits de 53 cm de diamètre à l'aide d'engins robotisés pour pomper le brut et le ramener à la surface.

"Nous avons poursuivi les travaux pour déployer l'outil durant la nuit et brancher la conduite. Les opérations continuent de progresser", a dit un porte-parole de BP.

Les évaluations de la quantité de pétrole qui s'échappe du puits offshore depuis trois semaines varient selon les sources entre 5.000 barils (800.000 litres) et 100.000 barils par jour (15,9 millions de litres).

La marée noire a jusqu'ici épargné le littoral, mais des traces sont déjà visibles sur les îles et sur une dizaine de plages de Louisiane, de l'Alabama et du Mississippi.

Scientifiques et riverains craignent toutefois des conséquences dramatiques pour les fragiles écosystèmes des bayous et des marais.

"CLARIFICATION IMMÉDIATE"

Dans une interview publiée vendredi par le quotidien britannique The Guardian, Tony Hayward, directeur général de BP, a minimisé la portée de la catastrophe, provoquant la colère de la population et des entreprises de Louisiane.

"Le golfe du Mexique est très grand. La quantité de pétrole et de dissolvant que nous y injectons est minime par rapport au volume total d'eau", dit-il, ce qui lui a valu les foudres de nombreux habitants du secteur menacé.

"Je pense qu'il est dingue. Je me fiche de la taille du golfe. Tout arrive ici", s'est indigné Kenneth Theriot, propriétaire d'un bateau de pêche et membre de l'administration de Chauvin, en Louisiane.

Selon le New York Times, de vastes nappes de pétrole dont l'une atteint près de 17 km de long sur cinq de large et 100 m d'épaisseur ont été observées dans le golfe du Mexique. Cette découverte, ajoute le quotidien, montre que la fuite est plus importante que ne l'estiment BP et les autorités américaines.

Dans une lettre datée de vendredi et rendue publique samedi, les ministres de l'Intérieur et de la sécurité Intérieure, Ken Salazar et Janet Napolitano, exigent de la direction de la compagnie une "clarification publique immédiate" concernant son engagement à régler tous les frais et indemnisations éventuels liés à la catastrophe.

"L'opinion publique a le droit de comprendre de façon claire l'engagement de BP à réparer tous les dégâts commis ou à venir résultant de la fuite."

Vendredi, le président des Etats-Unis, Barack Obama, a dénoncé le "spectacle ridicule" offert par les compagnies impliquées dans la marée noire, qui se sont rejetées la responsabilité de l'accident devant une commission parlementaire.

Avec Jeff Mason; Jean-Philippe Lefief et Gregory Blachier pour le service français