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Quelles sont les sociétés françaises qui offrent les plus gros dividendes?

Les sociétés du CAC 40 vont verser plus de 46 milliards d'euros de dividendes en 2016.

Les sociétés du CAC 40 vont verser plus de 46 milliards d'euros de dividendes en 2016. - Jean-Pierre Muller / AFP

"En 2015, les entreprises cotées à la Bourse de Paris étaient les plus gros distributeurs de dividendes de la zone euro. Et elles semblent bien parties pour conserver leur titre cette année. Tour d’horizon des meilleurs rendements de 2016."

Alors que le mois de mai débute, les petits porteurs ont deux bonnes raisons de se réjouir: la Bourse de Paris a totalement effacé son accident de parcours de début d’année et la période de distribution des dividendes va débuter. Les versements ont même déjà commencé pour certains poids lourds de la cote, à l’image de Vinci, Bouygues, et Vivendi.

Dans la pratique, la plupart des entreprises distribuent leurs dividendes entre mai et juillet et le versement du dividende a généralement lieu en une seule fois. Mais beaucoup d’entre elles procèdent aussi en deux temps. Elles ont donc déjà versé, par anticipation, un acompte, et s’apprêtent à distribuer le solde dont le montant dépend du bénéfice annuel publié au cours des dernières semaines. C’est le cas d’Engie, Kering, Klépierre, LVMH, Orange, Pernod Ricard, ou encore Safran

Le groupe pétrolier Total pousse d’ailleurs jusqu'au bout cette logique de fractionnement du dividende en ayant adopté depuis longtemps le principe du versement trimestriel des compagnies américaines. ArcelorMittal a fait de même, mais la dégradation de ses résultats a contraint le groupe sidérurgique à supprimer cette année son dividende. Peugeot est l’autre valeur du CAC 40 dans ce cas (sans dividende), mais depuis 2011.

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Des dividendes en forte hausse

Pour autant, dans leur grande majorité, les dividendes que les entreprises s’apprêtent à verser s’annoncent copieux. La masse des dividendes distribués en 2016 devrait croître en effet d’un peu plus de 17% à 46,1 milliards d'euros pour les sociétés du CAC 40, ou de 9,9% hors dividendes "exceptionnels" (Nokia et Vivendi).

Comme tous les ans, c’est Total qui va dépenser le plus pour rémunérer ses actionnaires: le groupe pétrolier va distribuer pour 5710 millions d’euros, suivi par Vivendi (4027 millions d’euros dont 3759 millions d’euros de dividende exceptionnel) et Sanofi (3811 millions d’euros).

Les trois plus grosses progressions de dividende sont à mettre au crédit des banques: +71,4% pour Crédit Agricole à 0,60 euro, +66,7% pour Société Générale de +66,7% à 2 euros, et +54% pour BNP Paribas à 2,31 euros. Viennent ensuite Publicis (+33,3% à 1,60 euro), Renault (+26,3% à 2,40 euros), Sodexo (+22,2% à 2,20 euros)...

Rendements rémunérateurs

En termes de rendement, si l’on excepte le dividende exceptionnel de Vivendi (2 euros par action de versement exceptionnel sur un dividende total de 3 euros), les plus élevés parmi les entreprises du CAC 40 cette année sont ceux d’Engie (6,1%), Total (5,9%), Crédit Agricole (5,5%), Société Générale (4,7%) et BNP Paribas (4,4%).

Hors indice phare, le rendement de près de 13% (12,84% au cours de 16,56 euros de mardi soir) de Rallye, la maison mère du distributeur Casino, celui de Casino (7,4%) ou encore de sa filiale foncière Mercialys (7,1%) mérite également le détour.

Les sociétés foncières sont d’ailleurs un pourvoyeur important de rendements élevés, à l’image d’Altarea (dividende de 11 euros qui offre un généreux 6%), d’ANF Immobilier (1,24 euros de dividende et 5,96% de rendement), de Foncière des Murs (1,55 euro, 5,85%), de Foncière des Régions (4,3 euros, 5,21%) ou encore de Gecina (5 euros, 4,5%).

Cette grande générosité des sociétés foncières remonte à la création en 2003 du statut SIIC (Société d'Investissement Immobilier Cotée) qui visait à attirer les particuliers vers l'immobilier coté. En contrepartie d’un statut fiscal favorable, les SIIC ont l’obligation de distribuer 85 % ou 50% des bénéfices provenant respectivement des opérations de location ou de vente des immeubles.

Parmi les autres valeurs à fort rendement, le spécialiste des membranes de confinement pour le transport maritime du gaz naturel liquéfié GTT (6,8%), le prestataire de services maritimes Bourbon (6,6%) ou encore le premier assureur de personnes français CNP Assurances (6,2%) se distinguent.

Un contexte de taux faibles porteur

La thématique des actions à fort dividende a d’autant plus d’attrait pour les investisseurs que les politiques de baisse des taux d’intérêt des banques centrales ont réduit la rentabilité des obligations. De ce fait, "les investisseurs à la recherche de rendement vont avoir tendance à se placer sur les actions, plus spécifiquement sur les actions à haut dividendes, qui évoluent souvent dans des secteurs avec des modèles économique à forte visibilité", explique Marine Michel, gérante du fonds Montségur Rendement chez Montségur Finance.

Le but est effectivement que ce dividende soit pérenne dans le temps, de façon à lisser la performance de l’investisseur. D’ailleurs, plus la période d’investissement est longue, et plus les dividendes représentent une part importante de la performance boursière. "97% des gains sur le Dow Jones depuis 1900 sont constitués par des dividendes réinvestis", souligne ainsi l’économiste Jeremy Siegel dans son livre "The Future for Investors".

Privilégier le PEA

Pour réellement en profiter, le petit porteur français a tout intérêt à privilégier l’enveloppe fiscale du PEA, sans quoi il subit un double prélèvement à la source: l’un de 15,5 % au titre des prélèvements sociaux et un autre de 21 % qui tient compte d’acompte d’impôt sur le revenu. Puis, après abattement de 40%, le montant des dividendes nets est soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu.

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François Berthon