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La réforme du Libor déclarée nécessaire par le régulateur britannique

La FSA recommande de réformer la manière dont est calculé le Libor.

La FSA recommande de réformer la manière dont est calculé le Libor. - -

L’autorité de régulation financière britannique a publié, ce 10 août, ses recommandations sur ce taux interbancaire. Elle considère que le Libor ne joue plus son rôle et préconise de réformer son dispositif de fixation.

Le Libor n'est plus "adapté" et une réforme est nécessaire. C'est la première conclusion formulée par le régulateur financier britannique vendredi 10 août. Le gendarme de la finance rendait ses recommandations après le scandale de manipulation de ce taux interbancaire impliquant plusieurs banques mondiales qui l'établissent. Plusieurs pistes d’amélioration sont avancées.

L’objectif premier, pour la Financial Services Authority (FSA), consiste à restaurer la crédibilité de cet ensemble de taux auxquels les banques se prêtent de l'argent entre elles. Et par ce biais celle des autorités de régulation.

Le régulateur britannique propose notamment que les taux de référence alternatifs au Libor soient utilisés dans certains cas. La FSA suggère également que le calcul des taux de référence soit établi différemment, en se basant plus sur les transactions réelles et moins sur le jugement. Il s’agit d’inclure dans la méthode de calcul du taux des données plus objectives, afin de limiter les risques de manipulation.

Le Libor impossible à remplacer

Aujourd’hui, en effet, les quelques banques qui fixent les taux Libor fournissent chaque jour des estimations pour les taux auxquels elles emprunteraient différentes devises à différentes périodes. C’est une moyenne de ces taux, communiqués par les banques sans autres vérifications, qui donne la valeur du Libor.

Malgré la polémique récente, il est impossible de le remplacer dans l'immédiat, selon le régulateur britannique. Trop de contrats lui sont liés, que ce soit des produits financiers dérivés brassant des sommes faramineuses, ou des crédits aux entreprises et aux particuliers. Il pourrait même être impossible de remplacer totalement le Libor, les autres taux de référence étant eux-mêmes imparfaits.

Le régulateur britannique avance encore une autre piste. Toutes les banques pourraient être obligées de contribuer à la fixation du Libor, et non plus un panel restreint comme c’est le cas actuellement. Ce qui rendrait beaucoup plus compliqué une éventuelle entente pour manipuler ce taux.

Les acteurs du secteur financier ont désormais un mois pour se prononcer sur l’évaluation de la FSA. La régulation britannique rendra ensuite ses recommandations définitives avant fin septembre. Recommandations qui devraient être incluses dans la loi sur les services financiers qu’étudie actuellement le Parlement britannique.

Laura Marzouk et AFP