Safran, de nouveau intéressé par Zodiac?

"Après avoir déjà tenté sa chance en 2010, Safran pourrait revenir à la charge et faire une offre sur l'équipementier aéronautique Zodiac. "

Les gadins boursiers se poursuivent pour Zodiac Aerospace. Après avoir chuté de plus de 20% fin février à la suite de l'annonce d’un nouveau "profit warning", l’action de l’équipementier aéronautique cède de nouveau du terrain à la Bourse de Paris ce mercredi dans des proportions certes moindres (-4% à 17 euros), mais qui restent toujours inquiétantes.

En cause, cette fois-ci, des perspectives décevantes au niveau de l’Ebit (résultat d’exploitation), qui est désormais attendu entre 6,5% et 7%, contre 10% initialement. Une nouvelle qui fragilise davantage le titre en Bourse, qui a déjà perdu plus de 50% de sa valeur en l’espace d’un an.

Cette situation pourrait donc profiter à son concurrent français Safran, qui avait déjà tenté de racheter le groupe en 2010. L'entreprise dirigée par Philippe Petitcolin étudie, en effet, "toutes les opportunités externes qui ont un ADN assez proche" de la société, sans pour autant se prononcer sur le nom d’une quelconque cible: "À ce jour, je n’ai aucun nom en particulier", a d'ailleurs déclaré le directeur général.

"Un peu trop prématuré"

Surtout, Safran a clairement indiqué qu’une société avec un faible niveau actuel de rentabilité ne l'effrayait pas. "Toute ressemblance avec une société réelle dans la tourmente ne serait que pure coïncidence…", ironise d’ailleurs le cabinet Oddo, pour qui Zodiac est visé par cette approche. Toutefois, pour le courtier, "si la probabilité d'une offre sur Zodiac Aerospace est clairement plus élevée aujourd'hui (notamment à la suite des discussions avortées entre Honeywell et United Technologies), le timing paraît un peu trop prématuré compte tenu des interrogations qui entourent encore la reprise en main des activités par le management de Zodiac." 

Interrogé sur BFM Business sur un éventuel rachat, Olivier Zarrouati, président du directoire de Zodiac Aerospace, a sèchement démenti cette possibilité: "En un mot et en trois lettres, non". Pourtant, un peu plus tôt dans la journée, le dirigeant avait indiqué être "réceptif à tout ce qu'il estimerait dans l'intérêt de la compagnie et des actionnaires". 

Sami Bouzid