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Spectaculaire chute de l'actionnariat salarié en France

La part des actionnaires salariés a chuté de 10 points en deux ans.

La part des actionnaires salariés a chuté de 10 points en deux ans. - CHRISTOF STACHE / AFP

Entre 2013 et 2015, la part des actionnaires salariés dans les entreprises du SBF 120 est passée de près de 47% à à peine plus de 37%. La France reste néanmoins l'un des pays qui en compte le plus en Europe.

Les épargnants ne sont pas les seuls à déserter la Bourse (la France ne compte plus que 2,6 millions d'actionnaires individuels), les salariés sont eux aussi de moins en moins nombreux à détenir des actions de leur entreprise. La part des actionnaires salariés dans les entreprises du SBF 120 est ainsi passée de près de 47% à un peu plus de 37% en l’espace de deux ans, d’après une étude du cabinet Eres. Une baisse qui s’explique selon le rapport par "l’alourdissement de la fiscalité sur les plans d’actions gratuites mondiaux et collectifs. Il a très probablement dissuadé certains groupes d’en réaliser alors qu’ils ont un impact très fort puisqu’ils touchent automatiquement 100% des salariés".

Cette tendance se confirme également dans l'évolution du nombre des opérations réservées aux salariés. Avec vingt-cinq augmentations de capital et deux cessions d’actions, les transactions dédiées aux employés ont diminué de 7%. Désormais, seule une entreprise sur cinq du SBF 120 propose ce type d'investissement (35% du CAC40 et 13% du NEXT80). Dommage, quand on sait que le gain moyen a été de 117% pour un abondement de 25% ou plus, de 2006 à 2010, rapporte l'étude.

Peut-on pour autant parler de désamour? Non car même chahuté, l’actionnariat salarié n’en reste pas moins performant. Le montant moyen par salarié ayant souscrit à une opération d’actionnariat salarié a ainsi dépassé les 6.000 euros en 2015, soit une valeur totale de 105,2 millions d’euros. Un chiffre bien supérieur à la moyenne historique de ces opérations (85 millions d’euros).

La France championne d’Europe de l’actionnariat salarié

Apparu dès 1967, l’actionnariat salarié reste néanmoins une spécificité bien française. Avec près de 80% de ses principales entreprises, qui ont un plan d’actionnariat pour l’ensemble de leurs salariés, la France reste loin devant ses voisins européens où la moyenne est inférieure à 50% (47% exactement). Mieux, leur part dans le capital des sociétés SBF 120 frôle les 4% quand celle de leurs homologues du Vieux continent ressort à tout juste 1,7%. Si la France veut continuer de rester leader dans ce domaine en Europe, il ne faudrait toutefois pas que ce ralentissement perdure.