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Taux: une des pires corrections sur 1 mois depuis 2008.

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(CercleFinance.com) - Sans lien évident avec la météo sur le Nord de l'Europe, la prestation de Ben Bernanke jeudi soir fait l'effet d'un coup de tonnerre sur les marchés obligataires. Les opérateurs sont comme foudroyés par l'hypothèse d'une

(CercleFinance.com) - Sans lien évident avec la météo sur le Nord de l'Europe, la prestation de Ben Bernanke jeudi soir fait l'effet d'un coup de tonnerre sur les marchés obligataires.

Les opérateurs sont comme foudroyés par l'hypothèse d'une extinction du 'QE-3' d'ici la mi-2014.

Les T-Bonds US subissent un second mini-krach en 4 semaines (le précédent avait eu lieu le 22 mai dernier) avec une flambée de +25Pts de base du rendement à 2,42% contre 2,17% jeudi matin (un niveau jamais vu depuis fin avril/début mai 2012).

Le T-Bond a même affiché jusqu'à 2,46% avant de refluer lors de la publication d'un mauvais chiffre hebdomadaire du chômage (+18.000 à 354.000) qui pourrait alimenter les spéculations sur un maintien du 'QE-3' au moins jusqu'à l'automne, le temps que le marché de l'emploi s'améliore.

Même si le mouvement de correction est parti des Etats Unis, pas une place européenne n'est épargnée et les bond du Trésor plongent avec une redoutable simultanéité: l'OAT 2023 affiche 2,24% (+10Pts de base), le Bund 1,65% (+9Pts de base), le BTP italien 4,50% (+24Pts de base), le '10 ans' espagnol 4,80% (+28Pts de base), le '10 ans' portugais refranchit les 7%.
Tout se passe comme si la FED venait de relever de 25 +25Pts son taux directeur en l'espace d'un mois... et de +75Pts de base depuis les planchers de début mai: c'est étourdissant et probablement excessif aux dires de nombreux spécialistes !

Il faut remonter à la crise grecque de 2010 pour retrouver des corrections d'une telle ampleur sur les dettes européennes.

Tout provient de l'inflexion de l'attitude de la FED: si ses anticipations d'une croissance plus soutenue et auto-entretenue sont validées lors des prochaines réunions, le robinet du 'QE-3' pourrait être refermé d'ici mi-2014.

Ce qui signifie plus concrètement que lorsque la décision de restreindre le débit sera actée (le marché semble parier que cela pourrait se produire rapidement), il ne restera plus au marché qu'à calculer de combien le 'QE-3' doit être amputé par mois afin d'atteindre le niveau zéro avant l'été 2014.

En imaginant -pure hypothèse- que la FED se donne 7 ou 8 mois pour y parvenir, un processus linéaire se solderait par une réduction homéopathique de 10 à 12Mds$ par mois.

Si elle forçait l'allure (mettons 6 mois), cela donnerait du -15Mds$ par mois: ce serait le 'worst case scenario'.

Si la nervosité débouchait sur trop de volatilité, de nombreux membres de la FED pourraient intervenir au cours des prochaines heures pour modifier la perception du discours de Ben Bernanke par les marchés.

Janet Yellen ou James Bullard -des 'colombes'- ne manqueront pas de souligner qu'en l'état actuel des statistiques de l'emploi (chômage supérieur à 7,5%) ou de l'inflation (inférieure à 1,5%/an), rien ne presse, que d'autres hypothèses de travail restent sur la table.

La FED laisse totalement ouverte la possibilité d'entamer une décélération 'au moment opportun' puis de marquer une pause si les conditions économiques se détériorent.

Ben Bernanke n'a t'il pas toujours affirmé que sa priorité était de soutenir activement la croissance afin que l'emploi se rapproche de l'objectif des 6,5% et le PIB de la moyenne historique des +3% (niveau minimum de croissance anticipé en 2014) ?

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