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Une réforme bancaire a minima

La réforme bancaire sera édulcorée

La réforme bancaire sera édulcorée - -

Le gouvernement avait promis une véritable réforme. Finalement, elle sera très édulcorée et sera surtout une séparation des activités bancaires. Une réforme qui sera donc inefficace pour Vincent Taupin, fondateur et ex-PDG de Boursorama.

Tous les détails de la réforme bancaire française vont être dévoilés cette semaine. Le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres mercredi 19 décembre. Cette réforme sera finalement très édulcorée par rapport aux promesses de campagne.

Le gouvernement avait promis de faire le grand ménage, ce sera un simple dépoussiérage. Concrètement, le trading pour compte propre, c'est-à-dire quand la banque joue son propre argent, devra être isolé dans une filiale à part, avec suffisamment de capitaux. Or, officiellement en tous cas, les banques françaises ont déjà stoppé ces activités. Autre mesure, le trading haute fréquence sera interdit. Mais cela représente une infime partie de l'activité des banques françaises.

Au final, une seule mesure inquiète les banquiers : l'Autorité de contrôle prudentiel, qui va être renforcée, aura un droit de regard sur les dirigeants et les administrateurs. Elle pourra même mettre fin à leur mandat. C'est la seule mesure vraiment significative de cette réforme. Du coup, le gouvernement cherche les éléments de langage qui lui permettront de survendre sa réforme. Quant aux banquiers, ils préparent le second round face à l'Assemblée nationale, car ils craignent un tour de vis supplémentaire de la part des députés.

On ne sait pas ce qu'il se passe dans les banques

Pour Vincent Taupin, président du cabinet de conseil Alma Consulting Group, cette idée de fractionner la banque est une aberration.

"J’ai un peu l’impression qu’aujourd’hui, on ne sait pas ce qu’il se passe dans les banques. Donc on va les tronçonner en petits bouts. Avec ces petits bouts on arrivera à comprendre ce qu’il se passe dedans. Mais ce n’est pas comme ça que ça va fonctionner. Le petit bout ne sera jamais tout seul, ce n’est pas possible. Dans un marché interbancaire, ce n’est pas envisageable que chaque banque soit indépendante et ne prête pas à une autre banque", explique-t-il sur BFM Business.

Pour lui, la solution passe par le renforcement des contrôles. "Commençons par obliger les banques à avoir des systèmes de contrôle interne performants avec des collaborateurs performants et mettons en place des régulateurs qui puissent aller voir ce qu’il se passe dans la banque et là on aura fait un énorme pas en avant".

BFM Business (sujet vidéo : Gaëtane Meslin)