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UPDATE4: BAE et EADS renoncent à leur projet de fusion faute d'accord entre Etats

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(Actualisation: BAE Systems attribue l'échec de la fusion essentiellement à Berlin; EADS "n'accuse personne"; cours de clôture d'EADS et BAE Systems à Londres et Paris). PARIS (Dow Jones)--EADS (EAD.FR) et BAE Systems (BA.LN) ont renonc

(Actualisation: BAE Systems attribue l'échec de la fusion essentiellement à Berlin; EADS "n'accuse personne"; cours de clôture d'EADS et BAE Systems à Londres et Paris).

PARIS (Dow Jones)--EADS (EAD.FR) et BAE Systems (BA.LN) ont renoncé à leur projet de rapprochement car les Etats concernés n'ont pas réussi à se mettre d'accord, ont annoncé les deux groupes mercredi.

"Il est devenu clair que les intérêts des Etats impliqués n'ont pas pu être réconciliés", ont affirmé les deux groupes dans un communiqué commun.

A la suite de fuites dans la presse, les deux géants européens de la défense et de l'aéronautique avaient confirmé au début du mois de septembre qu'ils envisageaient un rapprochement. Conformément à la réglementation boursière britannique, ils avaient jusqu'à ce mercredi soir pour confirmer ce projet de fusion ou y renoncer.

Cette décision met fin à plusieurs mois de négociations sur le projet des deux groupes de créer le premier groupe mondial d'aéronautique et de défense en termes de chiffre d'affaires.

Cette issue soulève de nouvelles interrogations concernant la capacité des gouvernements européens à mettre de côté leurs intérêts nationaux pour s'entendre dans le cadre de projets transfrontaliers, et constitue un échec personnel pour Tom Enders et Ian King, les directeurs généraux des deux groupes, qui s'étaient beaucoup investis dans ce projet.

Ian King a subi des pressions de la part de certains actionnaires de BAE, qui estimaient qu'une fusion avec EADS n'était pas dans le meilleur intérêt du groupe de défense britannique.

"Nous sommes évidemment déçus de ne pas être parvenus à un accord acceptable avec nos différents gouvernements", a déclaré Ian King dans le communiqué.

La fusion des deux sociétés aurait donné naissance au premier groupe mondial d'aéronautique et de défense, avec un chiffre d'affaires combiné de plus de 90 milliards de dollars et une capitalisation boursière de près de 50 milliards de dollars au moment de l'annonce du projet. Les actionnaires d'EADS aurait possédé 60% du nouvel ensemble, et ceux de BAE Systems, 40%. La nouvelle entreprise aurait été introduite en Bourse à Londres et à Amsterdam.

Si des avancées ont été réalisées entre le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne mardi, les gouvernements de ces pays n'ont pas réussi à trouver un accord définitif sur la participation des Etats dans l'entité issue de la fusion, la représentation au conseil d'administration et le lieu d'implantation du groupe.

A l'occasion d'une conférence de presse en présence du Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, le président français, François Hollande, a déclaré que pendant les négociations, la France avait défendu ses intérêts que ce soit dans le domaine de l'emploi, de l'industrie ou de la défense, tout comme l'Allemagne et le Royaume-Uni. Une fois ces conditions posées, "c'est la décision des entreprises", a ajouté le chef de l'Etat, évitant ainsi d'attribuer l'échec du projet de rapprochement à un gouvernement en particulier.

"Moi, j'ai confiance en EADS", a ajouté François Hollande, prévenant que "l'Etat français fera tout pour que cette entreprise, sans qu'il soit nécessaire d'apporter des aides publiques, continue à se développer".

Ian King et Tom Enders ont pour leur part déclaré que leur groupe respectif avait un avenir prometteur en tant qu'entité indépendante.

Lors d'une conférence téléphonique, les dirigeants de BAE Systems ont indiqué qu'ils ne feraient pas de nouvelle tentative pour se rapprocher d'EADS, à moins que la France et l'Allemagne ne changent radicalement de position. Le groupe britannique ne recherchera pas non plus de partenaire alternatif après cet échec, ont-ils ajouté. Ils ont également estimé que la position de l'Allemagne avait constitué le principal point d'achoppement des négociations.

"EADS n'accuse personne", a indiqué de son côté un porte-parole du groupe à Dow Jones Newswires.

"Ce que nous avons dit, c'est qu'il était devenu évident que les intérêts des Etats impliqués dans ce projet de fusion n'ont pas pu être conciliés de manière à mener à bien le rapprochement des activités d'EADS et de BAE Systems sur lequel avaient travaillé les deux groupes", a déclaré le porte-parole.

Un porte-parole de Daimler (DAI.XE) a par ailleurs souligné que l'échec du projet de fusion ne remettait pas en cause le projet de réduction de la participation de Daimler au capital d'EADS. Les discussions engagées avec le gouvernement allemand à ce sujet se poursuivent, a-t-il ajouté.

A la Bourse de Paris, le titre EADS a clôturé en hausse de 5,3% à 27,5 euros, tandis qu'à Londres, l'action BAE Systems a cédé 1,4% à 3,21 livres.

-Ambroise Ecorcheville et Marietta Cauchi, Dow Jones Newswires

(Eric Chalmet a contribué à cet article)

(Version française Maylis Jouaret)

(END) Dow Jones Newswires

October 10, 2012 12:30 ET (16:30 GMT)

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