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Avec ViroPharma, Shire saisit une rare opportunité - Plus Europe

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Helen Thomas THE WALL STREET JOURNAL LONDRES (Dow Jones)--Il faut avoir les moyens pour acheter une société de biotechnologies aujourd'hui. L'indice Nasdaq Biotechnology a grimpé de près de 50% depuis le début de l'année. Mais le groupe pharmac

Helen Thomas

THE WALL STREET JOURNAL

LONDRES (Dow Jones)--Il faut avoir les moyens pour acheter une société de biotechnologies aujourd'hui. L'indice Nasdaq Biotechnology a grimpé de près de 50% depuis le début de l'année. Mais le groupe pharmaceutique britannique Shire (SHP.LN) ne devrait pas regretter d'avoir fait une offre de 4,2 milliards de dollars (3,14 milliards d'euros) pour acquérir le spécialiste américain des maladies rares ViroPharma (VPHM).

L'opération n'est pas dépourvue de risques. ViroPharma, dont le médicament Cinryze est prescrit pour la prévention des crises chez les patients souffrant d'angioedème héréditaire (AOH), a déclaré en septembre que les sociétés partenaires chargées de la fabrication du produit avaient reçu une lettre d'avertissement de la Food and Drug Administration, l'autorité sanitaire américaine. Et le marché de l'AOH suscite des convoitises: un médicament administré par voie orale pourrait venir concurrencer le Cinryze, pris par intraveineuse.

Un coût élevé mais gérable

D'après le consensus FactSet sur les bénéfices de ViroPharma en 2014, le prix proposé par Shire représente un multiple de plus de 50. Le coût élevé de l'opération devrait néanmoins rester gérable pour Shire. Le groupe va emprunter 2,6 milliards de dollars, mais sa forte génération de trésorerie pourrait lui permettre de rembourser cette somme en trois ans. Et pour faire face aux coûts de cette acquisition, Shire sera aidé par son faible taux d'imposition.

Autre avantage, le Cynrize n'est commercialisé, hors Etats-Unis, que dans une poignée de pays européens alors que d'après son site Internet, Shire vend ses produits dans plus de 50 pays dont 29 où il dispose de sa propre force de vente. Le chiffre d'affaires du Cinryze devrait atteindre cette année 400 millions de dollars, soit une croissance de 20% par rapport à 2012. L'opération aura un effet positif immédiat sur les bénéfices de Shire.

Diversification de l'activité

L'acquisition de ViroPharma présente aussi un intérêt stratégique pour Shire. Une fois l'acquisition réalisée, les maladies rares représenteront 40% du chiffre d'affaires du groupe, qui deviendra ainsi moins dépendant du marché du traitement du trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Le titre Shire, qui se négocie selon un ratio cours sur bénéfices de 16, présente une légère surcote par rapport au secteur pharmaceutique européen. Il n'y a pas de raison que celle-ci disparaisse si Shire entretient son attrait en tant que valeur de croissance.

-Helen Thomas, The Wall Street Journal

(Version française Lydie Boucher)

(END) Dow Jones Newswires

November 12, 2013 05:34 ET (10:34 GMT)

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