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Wall Street: marchés au plus mal à la veille des 4 sorcières

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(CercleFinance.com) - Après avoir été encensé par les marchés depuis 4 ans, voilà que Ben Bernanke est accusé de tous les maux pour avoir confirmé jeudi une issue que chacun savait inéluctable puisque le 'QE-3' ne pouvait durer éternellemen

(CercleFinance.com) - Après avoir été encensé par les marchés depuis 4 ans, voilà que Ben Bernanke est accusé de tous les maux pour avoir confirmé jeudi une issue que chacun savait inéluctable puisque le 'QE-3' ne pouvait durer éternellement.
Maintenant que la FED évoque l'amélioration de la conjoncture (surtout à l'horizon 2014), les stratèges affirment qu'il est prématuré de parler de reprise (chômage trop élevé, inflation trop basse, immobilier soutenu par les rachats de MBS plutôt que par l'afflux de nouveaux acheteurs solvables...).
Mais Ben Bernanke n'est peut être pas le seul à blâmer dans la fulgurante remontée des taux US: il se trouve que le système bancaire chinois connait soudain de grosses difficultés de refinancement depuis que Pékin cesse de renflouer des banques submergées de créances douteuses (un avertissement pour toutes celles qui ont prêté complaisamment de l'argent à des emprunteurs à la recherche de profits spéculatifs, dans l'immobilier notamment).
Pour les banques chinoises en difficulté, le dernier recours avant la faillite, c'est la liquidation des actifs négociables, dont une bonne partie est constituée de bons du Trésor... notamment des T-Bonds US.

Les commentateurs font dans le sensationnalisme après la clôture de Wall Street avec des expressions telles que 'déconfiture', 'bain de sang', 'carnage'...
Mais le 'S&P' n'a perdu que -2,5% -au pire- alors que les places européennes avaient dévissé de -3 à -3,5% quelques heures auparavant (tout comme Hong Kong par ailleurs)... bien que l'éventuel arrêt de la perfusion monétaire ne les concerne pas directement.

S'il s'agit bien de la pire séance de l'année à Wall Street -et même de la plus forte baisse depuis début novembre 2012-, il ne faut pas oublier que toute possibilité de consolidation a été systématiquement éradiquée par la FED depuis la mi-novembre: les opérateurs ont complètement oublié que les actions pouvaient subir des prises de bénéfices.
Au printemps 2012, des replis de -1,5% à -2% n'étaient pas rares et cela permettait aux marchés de souffler: personne ne prétendait avoir assisté à une catastrophe.

Le Dow Jones a chuté de -2,34% (contre -3,66% à Paris) mais les commentateurs mettent l'accent sur l'écart de -355Pts subi par l'indice car pour le coup, c'est plus spectaculaire en nombre de points depuis le 22 septembre 2011.

La véritable 'mauvaise nouvelle', c'est que le 'Dow' efface tous ses gains depuis le 1er mai dernier et sort 'par le bas' de son canal ascendant moyen terme.
Même diagnostic pour le Nasdaq, à dominante technologique: son repli de -2,28% le fait basculer sous le plancher des 3.400 (à 3.364) et le S&P500 enfonce dans un même élan les 1.610 puis les 1.600Pts, à 1.588 (avec 95% de ses composantes en repli).
Autre signe technique très négatif, le 'VIX' (qui avait terminé miraculeusement à l'équilibre la veille) a effectué un bond historique de +23% en quelques heures, repassant au-dessus du seuil psychologique des 20 (il en termine au plus haut du jour à 20,50).

Le drapeau rouge est hissé sur les marché obligataires, notamment sur les T-Bonds US dont le rendement s'envole en 24H de 25Pts de base, de 2,17% vers 2,42% (comme si la FED venait de faire part de son intention de relever son taux directeur de 25Pts supplémentaires après un coup de tabac de même amplitude le 22 mai dernier).

En 7 semaines, le rendement des T-Bonds 2023 vient de passer de 1,62% à 2,45% et ils affichent leur pire niveau depuis novembre 2011.

Une décrue d'une telle violence démontre à quel point les opérateurs sont conscients que seul le soutien artificiel de la FED permettait aux actifs obligataires de se maintenir en lévitation... et l'une des principales motivations des acheteurs, c'était le constat que les 4Mds$ injectés chaque jour depuis novembre 2012 garantissait une hausse du prix le lendemain, comme une sorte de 'mouvement perpétuel'.

La thèse selon laquelle le repli des T-Bonds serait favorable aux actions est totalement caduc.

Tout les marchés baissent avec une parfaite simultanéité, et y compris les matières premières (le pétrole perdait -3,6% à 94,9$ à New York) et les métaux précieux.
L'once d'or subit un mini-krach de -6% à 1.275$, un niveau jamais observé depuis près de trois ans.
L'argent a été proprement laminé avec un écart vertigineux de -8% à 19,7$ (au plus bas depuis septembre 2010).

Côté actions, les constructeurs de maisons individuelles ont subi un second 'sell-off' consécutif alors que les taux à 30 ans dépassent 3,5%, ce qui propulse les taux hypothécaires au-dessus des 4%.

Même causes et mêmes effets sur les valeurs bancaires : Bank of America a lâché -2,3%, Citigroup -3,3%, Morgan Stanley -3,7% et Goldman Sachs -3,8%.

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