Wall Street: nouveau repli malgré sursaut de dernière minute

(CercleFinance.com) - Il ne fallait pas rater les 10 dernières minutes de la séance car cela valait le coup d'oeil !

Le Dow Jones (-0,23%) a repris 60Pts en 5 minutes (avant d'en recéder une dizaine à la toute dernière minute), le Nasdaq a réduit sa perte de -0,7 à -0,35% au cours du même intervalle, le 'S&P' est repassé de -0,5% à -0,18%... manifestement, quelques opérateurs bienveillants -et dotés des moyens de leurs intentions- se sont appliqués à rendre la clôture de Wall Street plus 'présentable'.

Il n'empêche que les principaux indices US affichent leur plus mauvais clôture depuis fin juin.
Le Dow Jones a fait une incursion sous les 12.500Pts, le 'S&P' s'est enfoncé jusque vers 1.348Pts et tout ceci confirme l'alourdissement de la tendance depuis le 25 octobre, un mouvement amorcé avec la cassure des supports moyen terme.

Au lendemain d'une correction de -1,5%, les acheteurs ne se lancent pas dans une vague de rachat à bon compte, alors que les circonstances se prêtaient théoriquement au retour du 'risk on', en cette veille de journée des '3 sorcières': la FED confirme être déterminée à soutenir la croissance par tous les moyens dont elle dispose.

Wall Street ne semble même plus entendre cette promesse implicite de prolonger l'opération 'twist' qui expire le 31 décembre par la mise en place de nouvelles mesures monétaires dès le 1er janvier.

Mais peut être que certains 'initiés' ont intégré depuis longtemps cette perspective dans leurs calculs.
Il est vrai que de nombreux membres de la FED (dont James Bullard ou plus récemment Janet Jellen) se sont déjà exprimés pour qualifier les 40Mds$ d'achats mensuels de MBS (annoncés mi-septembre) potentiellement insuffisants pour doper l'économie américaine.

Les stratèges les plus influents (et généralement bien informés) sont convaincus que la 'taille' du QE-3 pourrait être accrue (voir doublée) au cours des prochains mois.

Mais la promesse de plus de liquidités ne semble plus motiver Wall Street qui considère les USA ne peuvent échapper au ralentissement conjoncturel qui frappe l'Europe (en récession de -0,2% au 3ème trimestre), le Japon (PIB à -0,9% au T3) et même la Chine ou les véritables chiffres de la croissance sont probablement plus proches de 5% que des 7,5% annoncés (et réitérés pour 2013).

La batterie de chiffres US publiés ce jeudi n'avait pas suscité de réactions décelables, ni aucun décalage de cours notable: la flambée des inscriptions hebdomadaires au chômage (+78.000 à 439.000) fut jugée 'non significative' compte tenu de l'impact prévisible de l'ouragan Sandy sur l'emploi sur la côte Est.

La légère remonté de l'indice 'Empire State' de -6,16 à -5,25 n'a pas suscité d'enthousiasme car la composante 'emploi' s'inscrit en forte baisse en ce mois de novembre, à -14,6 contre -1,1 en octobre.

Pas de 'sell-off' non plus lors de la publication à 16H de l'indice 'Philly FED' qui plonge de +5,7 vers -10,7 en novembre: c'est tellement 'pire qu'attendu' que les opérateurs envisageaient aussitôt une nouvelle initiative de la FED visant à soutenir l'économie (toujours cette vision optimiste du mal dont il ne peut sortir que du bien).

Parmi les titres qui ont pesé sur la tendance, on retrouve une fois encore Apple qui a perdu -2% à 526$, Wal Mart avec -3,6% (ses profits sont conformes aux attentes mais le chiffre d'affaire se contracte et les marges risquent de souffrir ces prochains mois), Vertex Pharma avec -3,5%.

Peu après la clôture, Dell chutait de -1,7% alors que les ventes de 'PC' poursuivent leur recul sous la pression de la concurrence grandissante exercée par les 'tablettes' (dont l'offre ne cesse de s'élargir, avec des capacités de traitement de données et une rapidité largement suffisantes pour les besoins de 90% des utilisateurs).

Quelques foyers de fermeté ont permis de limiter le repli du 'S&P' et du Nasdaq: Netapp a repris +11% à 30$, Dollar Tree +5,1%, RIM +3,5%, TRipadvisors +2,7%, Electronic Art +2,5%, Cisco +1,6%.

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