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Wall Street: records historiques en série

Le Nasdaq renoue avec les 5.000 points, symbole d’une Amérique Boursière prête à repartir vers les sommets.

Le Nasdaq renoue avec les 5.000 points, symbole d’une Amérique Boursière prête à repartir vers les sommets. - Bryan thomas – Getty Images North America – AFP

5.000 sur le Nasdaq, 18.288 pour le Dow Jones, et 2.117 pour l’indice large S&P500. Carton plein pour les indices américains hier, qui se remettent en position pour continuer à battre des records en série, alors que les analystes les donnaient comme surévalués depuis des semaines.

Wall Street is back! Depuis plusieurs semaines, plusieurs mois, tous les feux sont braqués sur les actions européennes, unanimement désignées comme les pépites boursières du moment. Et toujours pour les mêmes raisons. Politique monétaire de la BCE, différentiel favorable face aux autres zones géographiques, amélioration des perspectives macro-économiques et de l’activité pour les entreprises.

Les actions américaines en ont pâti, avec notamment plusieurs semaines consécutives de retrait de capitaux par les grands investisseurs internationaux. Après un an et demi de hausse continue, les indices américains, qui l’année dernière battaient records sur records, sont un peu sorti des radars.

Un marché américain mis de côté

C’était sans compter, et peu s’en sont rendu compte, une réévaluation majeure de l’amélioration du profil des entreprises, particulièrement le secteur high-tech. Beaucoup ont souffert de la hausse continue du dollar, qui même si elle reste considérable (+15% par rapport à l’Euro en 6 mois, notamment), n’est pas encore de nature à démolir les modèles économiques des grandes entreprises américaines. Les gêner dans leurs perspectives certes, mais rien de structurel pour le moment.

Autre facteur important, la solidité de ces entreprises américaines, symbolisée entre autre, pour les plus High-Tech d’entre elles, par le retour de l’indice Nasdaq sur le niveau-clé des 5.000 points. Retour qui se fait sur des fondamentaux beaucoup plus sains qu’à l’époque de cette fameuse bulle spéculative.

Fondamentaux bien plus solides

Un indicateur simple l’explique, le rapport cours/bénéfices. Outil de calcul des perspectives des entreprises par rapport à leur valeur boursière fondamentale. On payait les entreprises cotées au Nasdaq 72 fois leurs bénéfices en 2000… On ne les paye plus que 22% en moyenne en ce moment, contre une moyenne générale de 17-19%.

L’enseignement principal de tout cela, c’est que ce redressement fulgurant du Nasdaq notamment, +300% depuis les plus bas de 2002, est le reflet d’un marché qui se fonde maintenant sur des fondamentaux économiques fiables pour mettre un prix sur les entreprises. Et ça, tout le monde et tous les indices en profitent.

Progression plus lente, mais réelle

Au-delà des déséquilibres monétaires et des effets secondaires plus ou moins prévisibles des politiques monétaires des banques centrales, on a des entreprises américaines fortes, pleine de cash et dotées d’excellentes perspectives, au sein d’une économie redevenue locomotive mondiale.

Donc oui, ceux qui ont mis complètement de côté les actions américaines ces dernières semaines ont sans doute eu tort. Malgré des gains cumulés copieux depuis un an et demi, et des progressions d’indices mathématiquement moins fortes à attendre qu’en Europe, Wall Street garde du potentiel.

Cycliques et High-Tech en ligne de mire

Certains secteurs qui ont souffert ces derniers temps, les pétrolières et l’énergie avec la chute du pétrole, les cycliques la montée du dollar, peuvent légitimement attendre un mieux en bourse. Les High-Tech vont continuer à bénéficier d’un cycle favorable également, même si les valorisations sont un peu élevées.

Certes l’Europe est appelée à devenir le coffre au trésor boursier de ces prochains mois, et sans doute des prochaines années, mais Wall Street est de retour… le solide moteur de croissance américain tourne sur un rythme plus tranquille mais toujours régulier. Prochaine étape, le Dow Jones à 19.000 ?

Antoine Larigaudrie