BFM Patrimoine
Placements

WSJ: Quand l'immobilier retrouve les faveurs de la Bourse, gare à la bulle - DJ Europe

BFM Patrimoine
Peter Evans THE WALL STREET JOURNAL LONDRES (Dow Jones)--En 2013, le nombre d'introductions en Bourse de groupes immobiliers sera le plus élevé en Europe depuis le début de la crise financière. Cela marque une inflexion de la tendance constatée

Peter Evans

THE WALL STREET JOURNAL

LONDRES (Dow Jones)--En 2013, le nombre d'introductions en Bourse de groupes immobiliers sera le plus élevé en Europe depuis le début de la crise financière. Cela marque une inflexion de la tendance constatée ces dernières années, où le Vieux Continent avait été dépassé par les Etats-Unis et l'Asie dans le classement des lieux de cotation choisis par les entreprises du secteur.

En raison de la réticence des banques à prêter, les groupes européens de promotion immobilière ont davantage recours aux marchés de capitaux pour financer leurs activités, une démarche beaucoup plus facile si l'on est une société cotée. En outre, une confiance accrue dans les perspectives économiques et un plus fort appétit des investisseurs pour les valeurs immobilières constituent deux facteurs qui facilitent la tâche des promoteurs souhaitant faire leur entrée sur la cote.

Même les réseaux d'agences immobilières s'y mettent. A la mi-septembre, le cours d'introduction du britannique Foxtons Group (FOXT.LN) été fixé en haut de la fourchette indicative, valorisant le groupe à 649 millions de livres sterling (770,5 millions d'euros).

L'Europe supplante les USA

Les entrées en Bourse de groupes immobiliers en Europe - hors Foxtons - ont permis aux entreprises concernées de lever au total 2,88 milliards d'euros sur la période allant du 1er janvier au 16 septembre, soit le montant le plus élevé depuis 2007, d'après Dealogic. Pour la première fois depuis 2007, l'Europe se classe cette année devant les Etats-Unis en termes de nombre d'introductions en Bourse de groupes immobiliers et de montant levé au moyen de ces opérations.

Les observateurs du marché redoutent maintenant la formation d'une bulle immobilière, en particulier au Royaume-Uni, où les prix des logements ont dépassé leur point haut historique atteint avant la crise.

Deux sociétés allemandes d'immobilier résidentiel - LEG Immobilien (LEG.XE) et Deutsche Annington Immobilien (ANN.XE) - ont levé au total plus de 1,7 milliard d'euros lorsqu'elles se sont introduites en Bourse, en janvier et en juin respectivement. Countrywide (CWD), un autre grand réseau d'agences immobilières au Royaume-Uni, a quant à lui levé près de 250 millions d'euros lors de sa mise sur le marché en mars.

Un bon millésime attendu en 2014

Encore plus de groupes immobiliers pourraient s'introduire en Bourse en 2014, d'après les analystes, pour profiter de l'amélioration des perspectives économiques et pouvoir se financer plus facilement. La tendance des sociétés foncières à se détourner du métier de promoteur pour priviléger l'acquisition d'actifs tels que des portefeuilles de logements, devrait également encourager les entrées en Bourse, expliquent-ils.

L'horizon n'est toutefois pas totalement dégagé. Si le plus fort de la crise de la dette en Europe est passé, un regain de tensions sur ce front pourrait bien éteindre l'appétit des investisseurs pour les introductions en Bourse. Un retrait des politiques d'assouplissement quantitatif des banques centrales constitue un autre risque, indique Mike Prew, responsable du secteur immobilier chez Jefferies International Ltd., alors que ces mesures ont eu un impact positif sur la valorisation des foncières en Bourse au cours des quatre dernières années.

"La ruée des investisseurs optimistes à l'égard des foncières nous rend particulièrement prudents", prévient Mike Prew dans une note de recherche.

-Peter Evans, The Wall Street Journal

(Version française Lydie Boucher)

(END) Dow Jones Newswires

October 03, 2013 06:48 ET (10:48 GMT)

© 2013 Dow Jones & Company, Inc.

Dow Jones Newswires -IDSS2-