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Zone euro: Lombard Odier pour la restructuration de la dette

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(CercleFinance.com) - Samy Chaar, stratégiste chez Lombard Odier, banque privée suisse fondée à Genève en 1796, a évoqué les différentes voies possibles de sortie de crise en zone euro, lors d'une réunion avec la presse tenue ce mercredi. Il

(CercleFinance.com) - Samy Chaar, stratégiste chez Lombard Odier, banque privée suisse fondée à Genève en 1796, a évoqué les différentes voies possibles de sortie de crise en zone euro, lors d'une réunion avec la presse tenue ce mercredi.

Il a pointé du doigt l''aggravation des problèmes de solvabilité dans la région', croulant sous le poids de la dette, publique mais surtout privée.

Un pays l'inquiète tout particulièrement: l'Espagne, 'le Japon de l'Europe', dont la dette privée atteint des niveaux préoccupants.

L'Italie, en revanche, n'alarme pas Samy Chaar, au regard d'une dette privée maîtrisée et d'une dette publique, certes conséquente, mais qui n'augmente pas. Le pays n'a donc pas de problème de solvabilité.

Selon le stratégiste de Lombard Odier, les solutions conventionnelles pour alléger le fardeau de la dette s'avèrent inadaptées. L'austérité, qui fragilise l'économie, 'constitue un remède qui tue le patient', comme en Grèce. En outre, les politiques de croissance ne peuvent être financées, tandis qu'une plus grande intégration fiscale, passant par la mise en place d'Etats-Unis d'Europe, paraît inenvisageable, notamment par manque de moyens ou de volonté politique.

Devant l'ampleur du problème, Samy Chaar a appelé à adopter des solutions non conventionnelles, tels qu'une restructuration organisée de la dette ou l'activisme monétaire.

Cette dernière piste est celle retenue par les dirigeants politiques actuellement. Ils laissent la main aux banquiers centraux. 'Mais combien de temps peut encore durer leur capacité à étendre les bilans?', s'interroge Lombard Odier.

La deuxième piste proposée, et privilégiée par la banque suisse, consisterait à installer débiteurs et créanciers autour d'une même table pour discuter, à la manière du Club de Paris, créé en 1956 dans le but de trouver des solutions aux difficultés de paiements des nations endettées.

'Cette voie a été écartée jusqu'à présent car elle fait peur', a indiqué Samy Chaar. 'Prendre des pertes fait peur', a-t-il renchéri. 'Il faut accepter que les banques les plus faibles tombent en faillite', estime-t-il.

Selon lui, cette solution permettrait de tirer un trait sur le problème de l'endettement des pays européens 'rapidement et de la manière la plus juste', étant donné que les acteurs les plus pénalisés seraient ceux qui ont pris le plus de risques.

'Elle aurait un coût pour l'économie mais instaurerait de nouvelles bases, plus saines', a souligné Samy Chaar, regrettant la réticence des dirigeants politiques pour adopter une telle mesure, jugée trop radicale.

'On ne sortira pas de la crise sans heurts', a néanmoins prévenu le stratégiste.

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