Les professions artistiques attirent toujours malgré la crise
La 18ème édition du Salon des formation artistiques se tient les 30 et 31 janvier. Ces formations artistiques attirent toujours les jeunes et ne désemplissent pas. Témoignages.
Lucas, 20 ans
Je suis étudiant en première année à l’IESEG. Une fois diplômé, j’aimerai travailler dans la production musicale. La musique est ma passion, et j’ai toujours voulu travailler dedans. Je sais que c’est un petit secteur très demandé. Mais je pourrais compter sur le carnet d’adresses de mon entourage. Et aussi sur la réputation de mon école de commerce, qui est très bonne. Je n’ai donc pas peur d’arriver sur le marché du travail. J’espère que la crise sera alors finie, ou au moins atténuée. Et si je n’arrive pas à percer dans la musique, mon diplôme me permettra de me réorienter vers autre chose. Je vais bien sûr persévérer dans la musique, mais je ne m’entêterai pas si cela ne marche pas.
Valentin, 22 ans
Mon objectif est de devenir acteur. Je voudrais m’inscrire à une école de théâtre à la rentrée prochaine. En parallèle, je suis DJ, spécialisé dans la techno hard core. J’ai toujours voulu faire un métier artistique. Très tôt, je prenais plaisir à faire rire mon entourage et je voulais devenir humoriste. J’ai commencé à prendre des cours de théâtre au collège. Au lycée, nous avons avons monté avec ma classe une représentation de Roméo et Juliette, mise en scène par Alain Sachs, qui a été diffusée sur France 2, mais malheureusement au milieu de la nuit. Finalement, cette expérience nous a donné de faux espoirs : cela ne nous a pas apporté de notoriété, ni aidé à démarrer, ni ouvert de portes… comme on nous l’avait fait miroiter au départ.
J’ai bien conscience que devenir acteur va être difficile, mais c’est difficile dans tous les métiers de toutes façons. Je ne connais personne dans le milieu artistique, ce qui est un handicap, car le piston joue beaucoup. Il faudra aussi que je trouve de quoi payer l’école de théâtre, qui coûte cher : 300 euros par mois. Je cherche donc un job alimentaire à mi-temps, mais j’ai arrêté mes études en terminale et je n’ai pas eu le bac. Jusqu’à présent, je faisais du baby sitting, mais j’ai arrêté, car cela ne rapporte pas assez. Mais je reste confiant, car je pense avoir du talent, je suis motivé, je n’ai pas peur de travailler dur, et j’ai le soutien de mes parents.
Barbara, 26 ans
J’ai toujours voulu travailler dans la communication ou la publicité. Tout petit, j’aimais regarder les spots à la télévision. Le graphisme me passionne depuis longtemps. J’ai d’abord été diplômé de l’Iscom, avec une spécialité publicité et marketing. J’ai ensuite suivi une formation d’un an de design graphique à l’école d’art de Maryse Eloy, que j’ai terminée en 2014. Lorsque je suis arrivé sur le marché du travail, j’ai constaté qu’il n’y avait pas assez de place pour tout le monde, avec beaucoup de candidats pour peu d’offres. Les recrutements en CDI sont devenus très rares. Surtout, il y a moins d’argent et le souci de rentabilité passe avant tout. D’où l’emploi de nombreux jeunes dans la communication, car ils sont moins chers. J’ai même dû souvent travailler gratuitement, notamment pour des stages de moins de deux mois.
Mais je ne demande qu’à vivre correctement en faisant un travail que j’aime. Je pense être fait pour le graphisme, et je ne vois rien d’autre qui me plairait. Je suis convaincu que c’est ma motivation qui me permettra de réussir. Je sais bien qu’il y a plus de chômage dans les filières artistiques, mais cela ne m’a jamais effrayé. De toutes façons, il y a du chômage dans tous les secteurs. Alors autant choisir une voie qu’on aime.