SNCF: Michel Sapin exclut tout limogeage de Guillaume Pepy
Le patron de la SNCF restera en poste "tant qu'il le souhaitera", a déclaré le ministre des Finances.
Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, a assuré dimanche que le patron de la SNCF resterait en place tant qu'il le souhaiterait.
"Guillaume Pepy est à la tête de la SNCF, et il restera à la tête de la SNCF tant qu'il le souhaitera", a déclaré le ministre dimanche 5 juin, invité à l'émission Le Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI.
"Il a fait un travail tout à fait considérable de modernisation de la SNCF depuis des années, parce qu'il est là depuis de très nombreuses années", a-t-il ajouté.
Lourde dette
Mis sur la touche par le gouvernement dans la négociation avec les syndicats, le patron de la SNCF demande en contrepartie des engagements financiers de l'État, pour réduire la lourde dette de la SNCF, sur fond de rumeurs de démission.
Mais M. Sapin a assuré que "la discussion sur l'équilibre financier de la SNCF est indispensable pour éviter d'avoir à verser comme par le passé des subventions ou des compensations pour équilibrer le budget", car "une entreprise comme celle-ci doit s'équilibrer. Quand elle a des missions de service public il peut y avoir des subventions mais elle doit s'équilibrer".
"Le gouvernement a décidé d'apporter des réponses dans les semaines qui viennent", mais selon le ministre "nous ne serons pas dans un dispositif coûteux pour l'Etat. Il n'y a aucune raison pour qu'il soit coûteux pour l'Etat".
Pas d'impact des inondations
Par ailleurs, Michel Sapin a estimé que les inondations qui ont touché le centre de la France et la région parisienne ne devraient pas avoir d'impact significatif sur l'économie française. "Il y aura un impact pour les zones qui sont directement touchées", a-t-il dit. Mais "à l'échelle du pays, je ne le pense pas, parce que c'est relativement malgré tout circonstancié, c'est dans des zones relativement étroites. Donc les conséquences doivent être lourdes pour ces zones, elles ne le seront pas pour l'ensemble de l'économie française".
Dans une interview à paraître lundi dans les Echos, il ajoute que les mouvements de protestation contre le projet de loi Travail et ceux qui touchent le secteur des transports "sont restés sectoriels et partiels". "Naturellement, il y a beaucoup d'images frappantes, mais je ne vois pas d'effet économique substantiel sur l'activité", indique le ministre. "Et ce n'est pas au moment où la croissance reprend et le chômage diminue qu'il faut mettre des bâtons dans les roues de la reprise de l'économie", ajoute-t-il.
"Nous ferons les économies nécessaires"
Par ailleurs, le gouvernement trouvera les économies nécessaires pour compenser les nouvelles dépenses engagées cette année comme l'an prochain et le budget 2017 permettra de ramener le déficit public à 2,7% du PIB, comme la France s'y est engagée, a déclaré le ministre des Finances. "L'élaboration du budget pour 2017 commence à peine. Mais je peux vous assurer que les lois de Finances qui seront présentées à la rentrée permettront de faire face et d'être en mesure de ramener le déficit à 2,7% du PIB", dit-il aux Echos. "Nous ferons les économies nécessaires", ajoute-t-il, "nous allons commencer à en discuter dans les prochains jours avec l'ensemble des ministères. La sécurité sociale et les collectivités locales continueront aussi à faire des efforts."
L'exécutif multiplie les annonces de nouvelles dépenses depuis le début de l'année, la dernière en date étant un geste de 2,2 milliards d'euros à destination des municipalités en 2017, et s'expose aux critiques de l'opposition qui y voit des largesses préélectorales. "Qu'on ne se trompe pas : il n'y a aucun guichet ouvert", assure Michel Sapin, "la Commission européenne pourra en juger dès l'automne prochain quand elle examinera notre projet de budget."
Pour 2016, avec un objectif de déficit public à 3,3% du PIB, le ministre fait valoir que les mesures qui n'étaient pas prévues lors de l'élaboration du budget se montent à un peu plus de quatre milliards d'euros. "Cela ne remet absolument pas en cause notre capacité à réduire le déficit comme prévu. Nous avons gelé plus de 11 milliards d'euros de crédits, que nous avons placés dans la réserve de précaution. Comme chaque année, une partie d'entre eux sera annulée pour financer les dépenses exceptionnelles", dit-il.