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Top 20 des pays les plus riches: où sera la France en 2030?

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Actuellement 10ème puissance mondiale en termes de PIB en parité de pouvoir d'achat, la France devrait sensiblement reculer d'ici 2030 et 2050 avec la montée en puissance des pays émergents, selon PwC.

Qui dominera le monde en 2030? Voilà la question à laquelle tente de répondre PwC dans son étude "The Long View, How will the global economic order change by 2050?". Le cabinet américain a dressé un top 32 mondial des plus grandes puissances économiques dans 13 et 33 ans. L'indice utilisé est celui du PIB en parité de pouvoir d'achat (PPA). Le PIB PPA est utilisé en économie pour établir une comparaison entre pays du pouvoir d'achat des devises nationales, ce qu’une simple utilisation des taux de change ne permet pas de faire. Il reflète donc davantage la réalité économique d'un pays qu'une simple comparaison des PIB. 

Et selon PwC, c'est la Chine qui sera, et de loin, la première puissance du monde en 2030. Ce qui est déjà le cas d'ailleurs en 2016 en termes de PIB PPA. Avec 38.008 milliards de dollars, la puissance asiatique devrait creuser l'écart avec les États-Unis, relégués loin derrière avec 23.475 milliards de dollars. En 2030, l'Inde devrait par ailleurs monter sur la 3ème marche du podium (une position qu'elle occupe déjà), avec un PIB PPA de 19.511 milliards de dollars. 

Une croissance moyenne de 1,6% pour la France d'ici 2030

Et quid de la France dans tout ça? Avec la montée en puissance des pays émergents, elle devrait mécaniquement reculer. Actuellement 10ème pays du monde avec un PIB PPA de 2.737 milliards de dollars, l'Hexagone devrait perdre une place et se retrouver 11ème avec 3.377 milliards de dollars, malgré une croissance cumulée de 23% d'ici 2030 (1,6% par an en moyenne). La France perdrait sa place dans le top 10 avec l'arrivée du Mexique dans le gotha mondial. D'ici 2050, l'Hexagone perdrait encore une place et se retrouverait 12ème puissance mondiale avec un PIB PPA de 4.705 milliards de dollars.

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La croissance mondiale devrait être tirée en grande partie par les pays émergents et les pays en développement. La Chine, l'Inde, l'Indonésie, le Mexique, la Russie et la Turquie vont voir leur économie augmenter à un taux annuel moyen de 3,5% au cours des 34 prochaines années, contre seulement 1,6% pour les pays avancés du G7 que sont les États-Unis, le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni et le Japon.

Pourquoi la croissance pourrait ralentir à long terme

PwC prévoit par ailleurs que l'économie mondiale doublera de taille d'ici à 2042, augmentant à un rythme annuel moyen d'un peu plus de 2,5% entre 2016 et 2050. Une prévision plutôt pessimiste qui marquerait, si elle était avérée, une rupture avec les périodes précédentes. En effet, selon les estimations historiques d'Angus Maddison, ancien professeur à l'université de Groningue, la croissance n'a cessé de s'accélérer depuis un millénaire. Avec une forte accélération au XXème siècle. Il a fallu 40 ans pour que le PIB mondial double entre 1913 et 1950, 15 ans entre 1950 et 1965 et 12 ans entre 1998 et 2010.

1000-1500 : 500 ans

1500-1700 : 200 ans

1700-1820 : 120 ans

1820-1870 : 50 ans

1870-1913 : 40 ans

1913-1950 : 40 ans

1950-1965 : 15 ans

1965-1980: 15 ans

1998-2010 : 12 ans

Or selon PwC, le monde mettrait alors 26 ans pour réussir cette même performance. Pour quelle raison la croissance mondiale ralentirait-elle? Principalement pour des raisons démographiques. Le modèle de prédiction de PwC s'appuie sur plusieurs critères comme l'innovation, la productivité, le niveau d'éducation ainsi que la croissance démographique globale et la croissance de la population active. Or le taux de croissance de la population mondiale va continuer à décélérer d'ici 2050. Une décélération qui s'explique par la chute globale du taux de fécondité dans le monde. Il était en moyenne de 5,06 enfants par femme en 1964. Il est tombé à 2,45 en 2014 selon la Banque Mondiale

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Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco