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Coulisses du remaniement: Fleur Pellerin a "fondu en larmes"

Marisol Touraine, Fleur Pellerin et Marilyse Lebranchu sur le perron de l'Elysée, le 10 décembre 2014.

Marisol Touraine, Fleur Pellerin et Marilyse Lebranchu sur le perron de l'Elysée, le 10 décembre 2014. - AFP - Montage BFMTV.com

François Hollande a annoncé jeudi la constitution de sa nouvelle équipe, censée le mener à la victoire en 2017. Comment les ministres, qui attendaient le verdict depuis des semaines, ont-ils appris la nouvelle composition du gouvernement? Coulisses d'un remaniement.

De longues semaines d'attente. Depuis les régionales de décembre 2015, les ministres savaient que le remaniement était imminent. Ils n'auront été fixés sur leur sort qu'à 16h40, jeudi, lorsqu'un simple communiqué de l'Elysée a dévoilé la liste des ministres nommés. Et c'est seulement une vingtaine de minutes avant, que les ministres ont été informés de la composition du nouveau gouvernement.

Une longue attente qui n'avait pas manqué de faire monter la pression au sein du gouvernement. En tout début de semaine, la liste de seize noms transmises à la Commission pour la transparence de la vie publique, qui avait fuité dans la presse, ne pouvait qu'accentuer leurs inquiétudes. "La moitié du gouvernement sort", déplorait alors un ministre, qui y voyait, raconte Le Figaro, une manœuvre de l'exécutif pour tenir ses troupes dans le rang, alors que se déroulait le vote solennel de la réforme constitutionnelle à l'Assemblée nationale.

Fleur Pellerin en larmes

C'est par téléphone que Fleur Pellerin a appris qu'elle était remerciée. "Le président l'a appelée après les questions au gouvernement", indique une source à l'Elysée au Figaro. Sous le choc, elle aurait "fondu en larmes", raconte un ministre.

"C'est vraiment vache. Hollande lui avait dit récemment, au cours d'un déplacement, qu'il était très content de son travail. Elle ne s'y attendait pas du tout".

La ministre sortante était si confiante, qu'à son arrivée au Sénat, elle affichait un large sourire, se disant "très sereine" aux journalistes qui l'interrogaient sur le remaniement.

Un conseiller présidentiel, interrogé par Le Parisien, explique:

"Pellerin est une victime collatérale du renouvellement. Il fallait libérer des places, elle n'a pas brillé, elle s'est fait virer. C'est un peu violent, surtout qu'elle est remplacée par une conseillère du président", Audrey Azoulay, l'actuelle conseillère culture du président.

Marylise Lebranchu, philosophe

"Pour moi, pas de soucis. Tout va bien". C'est la toute première réaction, à chaud, de Marylise Lebranchu, interrogée par Le Télégramme quelques minutes après l'annonce de son éviction. Comme Fleur Pellerin, c'est par un coup de fil que cette proche de Martine Aubry a appris qu'elle était recalée.

"François Hollande m'a appelée en personne. Cela a duré une minute", confie-t-elle au Parisien. "Il m'a expliqué qu'il avait besoin de faire rentrer Jean-Michel Baylet au gouvernement. Il fallait faire de la place".

  • Remplacée par la députée de Saint-Pierre-et-Miquelon Annick Girardin, qui a auparavant été secrétaire d'Etat chargée du Développement et de la Francophonie, Marylise Lebranchu se veut philosophe. "Ministre, ce n'est pas un métier, c'est une fonction. Cela fait partie du jeu", dit-elle dans les colonnes du quotidien régional. Mais elle croit avoir peut-être payé sa "bretonnitude".

"A partir du moment où un second Finistérien, Jean-Jacques Urvoas, venait d'entrer au gouvernement, je savais que ce serait difficile pour moi de rester au gouvernement", a-t-elle expliqué au Télégramme.

Jean-Marc Ayrault, informé par Valls

C'est la principale entrée au gouvernement: Jean-Marc Ayrault, nommé au Quai d'Orsay. "Il fallait un remplaçant à la hauteur du remplacé", explique une source proche de Matignon à L'Obs. "Un ancien Premier ministre est ainsi remplacé par un autre". Et Manuel Valls a directement appelé son prédécesseur à Matignon pour le féliciter. "C'était un échange amical et cordial", raconte une source à Matignon au Figaro. Le Premier ministre lui a détaillé la composition du gouvernement et lui a souhaité la bienvenue".

Marisol Touraine et Ségolène Royal, les déçues

Si elles n'ont pas reçu le fatidique coup de fil de Hollande, raconte Le Parisien, Marisol Touraine et Ségolène Royal essuient tout de même de belles déceptions. Touraine se voyait bien quitter la Santé pour un ministère régalien, comme celui de la Défense, alors que Ségolène Royal était présentée dans la presse comme la favorite pour récupérer le maroquin des Affaires étrangères.

Emmanuelle Cosse, les tractations

Emmanuelle Cosse a donné son accord mercredi, après le vote de la révision constitutionnelle à l'Assemblée nationale. "Mais c'était en finalisation depuis plusieurs jours", confirme un conseiller de l'exécutif au Figaro

C. P.