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À côté de Whirlpool, les plans sociaux oubliés de la campagne

Chez Vivarte, les postes menacés se comptent en milliers.

Chez Vivarte, les postes menacés se comptent en milliers. - Thomas Oliva - AFP

La fermeture de Whirlpool Amiens capte tout l'intérêt des candidats au second tour de la présidentielle. Mais d'autres plans sociaux, dont certains concernent beaucoup plus de monde, se déroulent dans l'ombre.

L'incontournable des campagnes politiques: la visite de site industriel en difficulté. Après Gandrange en 2007, Florange en 2012, c'est Whirlpool qui attire tous les regards dans la dernière ligne droite de l'élection présidentielle 2017. À écouter le président sortant François Hollande, "les candidats ne font pas le tour des sites sinistrés ou des catastrophes industrielles. C’est normal: il n’y en a presque plus". Pourtant, plusieurs plans sociaux ont cours actuellement, dont certains laissent présager bien davantage de casse sociale.

> Seita

La dernière usine française de cigarettes, qui appartient au leader mondial Imperial Tobacco, ainsi qu'un site de recherche, sont voués à la fermeture au second semestre 2017. Le premier site, à Riom (Puy-de-Dôme), compte 239 salariés, le second, à Fleury-les-Aubrais (Loiret), 87. Des employés qui continuaient de se mobiliser début avril pour éviter la fermeture de leurs usines dont la production devrait être délocalisée en Allemagne et en Pologne.

> Vivarte

Le géant de l'habillement multimarques, d'André à Kookaï en passant par Naf Naf et La Halle, surendetté depuis des années, a annoncé début 2017 une vaste restructuration qui menace 900 postes. L'entreprise compte vendre les marque André (786 salariés) et Naf Naf (865 salariés), en plus de Pataugas, Kookaï et Chevignon déjà mis en vente en 2016. La Halle aux chaussures, qui cumule les résultats négatifs, va être réorganisée avec fermeture sèche de 141 magasins sur 650, 41 autres vont fusionner avec la Halle, comme les sièges sociaux des deux marques. 800 postes devraient être supprimés à cette occasion. S'y ajoute un plan social prévu chez Vivarte Service, qui concerne 240 salariés. En 2015 déjà, le groupe avait supprimé 1850 postes.

> GE - Alstom

General Electric a annoncé en janvier un vaste plan social dans la branche énergie d'Alstom qu'il vient de racheter. Le géant de l'énergie compte supprimer 765 postes en France (parmi 6.500 en Europe) au cours des deux prochaines années.

> Mim

L'enseigne de mode à petit prix qui compte 1.400 salariés a été placée en liquidation judiciaire mercredi. Le tribunal de commerce a ordonné la fermeture immédiate de 162 boutiques, ce qui va entraîner la suppression de 791 emplois. Autre symbole du mal-être des entreprises françaises du textile: le fabricant de chaussettes Kindy vient d'être placé en redressement judiciaire. Il emploie 155 personnes, mais n'a pas encore lancé de plan de sauvegarde de l'emploi. 

> Carlson Wagonlit Travel

Fin janvier, la filiale européenne du géant américain du voyage d'affaires a annoncé un vaste plan de suppressions de postes qui vise particulièrement la France: jusqu'à 170 postes sont visés et des sites seront fermés. Le groupe installera en revanche de nouvelles unités de production en Europe de l'Est. 

> Aerofarm

Le groupe d'aérosols pour l'industrie pharmaceutique a prévu de fermer en juin prochain son site marseillais qui compte 50 salariés. Des discussions sont en cours entre la direction, les syndicats et les élus locaux pour trouver des repreneurs.

> Nobel Plastiques

La filiale française du géant turc Ohan fabrique sur son site de Vitry-le-François (Marne) des équipements pour l'automobile. La direction a annoncé en avril la suppression de 120 postes sur 280 que compte le site.

> Verbaudet

L'entreprise de vêtements et articles pour enfants a annoncé en avril un plan social qui devrait se traduire par 44 suppressions de postes. Des salariés du service relation client et de sept magasins. Au siège, où travaillent 400 personnes, on craint que ce ne soit qu'une première vague.

> Innelec Multimedia

L'entreprise de jeu vidéo a annoncé début avril une réorganisation et un PSE. Selon les documents qu'elle a publiés à cette occasion, la direction prévoit de supprimer 60 postes d'ici fin juin 2017.

> La Voix du Nord

L'entreprise de média du groupe Rossel, pourtant bénéficiaire, a annoncé un plan social portant sur 178 postes sur 700 au motif de sauvegarder sa compétitivité. Un plan progressif qui va s'étendre jusqu'à fin 2018.

> Whirlpool

L'usine d'Amiens a déjà connu trois PSE depuis 2002, à l'occasion desquels ses effectifs sont passés de 1300 à 286 personnes. Cette fois, la direction du groupe qui détient Whirlpool, Indesit ou encore KitchenAid entend délocaliser la production de sèche-linge en Pologne, et fermer le site français. Au total, ce sont 500 emplois directs et indirects qui sont menacés. Selon le gouvernement, une quinzaine de repreneurs se seraient manifestés, dont deux dossiers sérieux.

Reste que, si elle est exagérée, la déclaration de François Hollande n'est pas totalement fausse en ce que, en valeur absolue, le nombre de plans sociaux a effectivement baissé en 2016, de 12% selon le ministère du Travail.

Nina Godart
https://twitter.com/ninagodart Nina Godart Journaliste BFM Éco