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SNCF: la direction croise les doigts après l’accord soumis aux syndicats

Manifestation de cheminots affiliés à la CGT le 6 juin à Paris.

Manifestation de cheminots affiliés à la CGT le 6 juin à Paris. - AFP - Bertrand Guay

"Ouvert à la signature pendant une semaine, ce texte pourrait être une voie de sortie au conflit qui s’éternise depuis trois mois au sein de l’entreprise ferroviaire."

La dernière séance de négociations entre direction et syndicats aura duré 19 heures à la SNCF. Elle s’est achevée tôt ce mardi matin, à 4h30. La direction de l’entreprise ferroviaire a soumis aux représentants des salariés un accord sur l’organisation du travail. 

La patron de la SNCF se montre optimiste sur ses chances de validation. "Cette négociation a réussi", a affirmé Guillaume Pépy, ce mardi sur Europe 1, ajoutant que la direction est allée jusqu'au "point ultime des avancées possibles" pour garantir "une protection de haut niveau". Il n'y a "plus aucune raison de faire grève pour aucun cheminot sur des motifs liés à la SNCF", a ajouté le chef d'entreprise.

"Un régime dérogatoire"

Le texte est ouvert à la signature jusqu’au 14 juin. D’après Eric Meyer, le représentant de SUD-Rail, le texte prévoit "l'introduction d'un régime dérogatoire qui permettra à la direction de remettre en cause chaque disposition reprise dans l'accord".

Pour l’heure, l’accord n’a pas été approuvé, ni par la CGT ni par SUD-Rail, qui continuent d’appeler les cheminots à faire grève ce mardi, pour la septième journée consécutive.

À trois jours du coup d'envoi de l'Euro de football, tous les regards sont justement braqués mardi sur la SNCF. La position des syndicats est attendue comme le sésame par le gouvernement, après trois mois de fronde sociale. "Il y a un moment où, selon une formule célèbre, il faut savoir arrêter une grève", a lancé mardi François Hollande, dans La Voix du Nord.

Un Transilien et RER sur deux

Ces derniers jours, le gouvernement a invoqué, en vain, la "solidarité" face aux intempéries pour demander l'arrêt de cette grève "incompréhensible". Les cheminots vont-ils mettre fin à leur grève? "Les assemblées générales décideront", botte en touche la CGT-Cheminots.

En attendant, le trafic va rester perturbé mardi avec en moyenne quatre Intercités sur dix, un Transilien et RER sur deux, deux TGV sur trois et six TER sur dix, selon les prévisions de la SNCF. Si SUD-rail n'entend pas relâcher la pression, la CGT-Cheminots n'a pas encore annoncé clairement la couleur. Son avis concernant le projet d'accord sur l'organisation du temps de travail est très attendu. L'issue du conflit repose essentiellement sur le premier syndicat à la SNCF, qui a le pouvoir d'opposer un veto - avec SUD-rail - au texte que l'Unsa et la CFDT devraient signer.

Manifestation nationale le 14 juin

Au niveau de la branche, les syndicats ont jusqu'à mercredi soir pour signer un projet d'accord sur une première convention collective commune aux salariés du rail, privé ou public. Mais la CGT et SUD demandent toujours la réouverture des négociations. À ce niveau aussi, ils sont en mesure, avec FO, de s'opposer au texte.

Par ailleurs, au niveau national, l'intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et FIDL appelle toujours à "renforcer la mobilisation" avec, en ligne de mire, la manifestation nationale prévue le 14 juin à Paris. Ce, dans un contexte où une majorité (54%) de Français désapprouve désormais la poursuite des grèves et manifestations contre la loi Travail.

A.R. avec agences