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À quoi sert un chasseur de têtes?

Beaucoup d'entreprises estiment que les cabinets de recrutement manquent de réactivité et n'ont pas toujours une évaluation juste des candidats, le tout pour un coût élevé. De nouveaux acteurs ont décidé de réagir.

À force d'enchaîner les rendez-vous avec les cabinets de recrutement qui n'ont aucun poste à proposer, certains candidats en recherche d'emploi en sont venus à la conclusion que ces professionnels ne servaient à rien, si ce n'est à prendre le thé. Du côté des entreprises, l'intérêt de ces cabinets n'est pas évident. Beaucoup de DRH estiment que depuis qu'il y a LinkedIn, cela facilite grandement la recherche de candidats.

Mais que reproche-t-on aux chasseurs de tête? De manquer de réactivité, de ne pas évaluer correctement les candidats sélectionnés, sans compter un coût très élevé. On pourrait se dire que c'est un métier en voie de disparition, "ubérisé" comme les autres.

D'ailleurs le nombre de cabinets de recrutement aurait sensiblement baissé depuis 3 ans. En 2014, l'activité aurait même baissé de 15%. Ce qui n'a pas empêché de nombreux nouveaux acteurs d'émerger et certains cabinets spécialisés de très bien s'en sortir. Un recrutement sur cinq est d'ailleurs toujours confié à des cabinets extérieurs.

Une commission allant jusqu'à 25% du salaire

"Aujourd'hui avoir un vivier de candidats cela ne vaut plus rien. Un bon chasseur de têtes c'est celui qui a une vraie force de conviction et de négociation avec les entreprises comme avec les candidats", explique Emmanuel Stanislas, fondateur de Clémentine, un cabinet spécialisé dans le secteur des nouvelles technologies. Et parfois, convaincre cela veut dire "marketer": "Quand Renault cherche à attirer un profil haut de gamme digital basé à Guyancourt, il faut raconter une vraie histoire autour du poste", poursuit le chasseur de têtes.

Une expertise que les cabinets monnaient chèrement auprès des entreprises: entre 15 à 20% du salaire brut proposé par candidat embauché. Cela peut même aller jusqu'à 25% pour les postes haut de gamme. Le prix pour ne pas se tromper sur le candidat selon les agences de recrutement qui disent avoir autour de 5% d'échec d'intégration, contre près de 15% en général.

De leur côté, les candidats auraient eux aussi tout à gagner à passer par un chasseur de têtes. "Une fois sur deux, l'entreprise offre plus que ce qu'elle avait prévu en salaires et en avantages" explique Emmanuel Stanislas.

Laure Closier édité par C.C.