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Abattoirs AIM: 3 offres de reprise mais beaucoup d'emplois menacés

400 emplois sur les 600 dans les abattoirs AIM pourraient être supprimés.

400 emplois sur les 600 dans les abattoirs AIM pourraient être supprimés. - Charly Triballeau - AFP

Les abattoirs ont reçu trois offres de reprises, mais au total 400 postes sur les 600 seraient supprimés.

Les abattoirs normands AIM, dans la tournante, intéressent des repreneurs. En redressement judiciaire depuis le 6 janvier, ils ont fait l'objet de trois offres de reprise, ont indiqué jeudi à l'AFP les syndicats, selon lesquels environ 400 postes seraient supprimés sur près de 600 actuellement.

La société Declomesnil (viande de porc) et Sofiprotéol (huile et protéines végétales) ont déposé une offre pour le site de Sainte-Cécile (Manche), spécialisé dans l'abattage de porcs. Cent-dix-huit postes sur 397 y seraient maintenus, selon des syndicalistes. Deux offres concernent le site d'Antrain (Ille-et-Vilaine), abattoir de bovins. L'une émane des Etablissements Fantou, qui conserverait 107 postes sur 179. La seconde a été déposée par Montfort Viandes, qui reprendrait 70 salariés sur les 179, selon les syndicats.

Difficultés face à l'embargo russe

Selon Aurélie Balleroy (CGT), aucune offre n'a été déposée pour les sites d'AIM en Eure-et-Loir, à Nogent-le-Rotrou, où travaillent une vingtaine de personnes, et Bernay, qui emploie 15 personnes.

Les repreneurs avaient jusqu'à mercredi minuit pour déposer leurs offres auprès du tribunal de commerce de Coutances. Une nouvelle audience du tribunal est prévue mardi. Mais selon la CGT il ne tranchera que le 6 mars.

Aussitôt ces informations connues, les salariés de Sainte-Cécile, en grève depuis jeudi matin, ont bloqué le site. "Aucun camion ne sort ni ne rentre", a affirmé à l'AFP Aurélie Balleroy. "Les salariés sont abattus, ils sont à ramasser à la petite cuillère, ils sont en pleurs", a-t-elle dit. Tout ça est inacceptable, alors que les actionnaires s'en sont mis plein les poches".

AIM a abattu en 2013 81.000 têtes de bétail, des porcs à 81%. Le chiffre d'affaires s'élève à 53 millions d'euros. AIM fait face à "une impasse de trésorerie" et met en avant l'embargo russe sur le porc européen, mais aussi "la concurrence de l'Allemagne et de l'Espagne sur l'espèce porcine avec l'utilisation du dumping social", ou "la guerre des prix de la grande distribution". 

La société est détenue à 64% par la coopérative Cap 50, son principal fournisseur, et à 34% par le groupe d'aliments pour bétail JDIS.

D. L. avec AFP