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Grève confirmée pour Air France: au moins 70% des vols assurés

"Le protocole proposé par la direction pour rassurer les pilotes n'a pas plu à leurs syndicats. Malgré la grève, entre 70% et 80% des vols seront assurés samedi, précise Air France."

Les clients d'Air France ayant une réservation sur un vol assuré par la compagnie nationale à compter de ce samedi peuvent se préparer à des perturbations. Les deux principaux syndicats de pilotes d'Air France ont rejeté le nouveau protocole de fin de conflit transmis par la direction. "Les propositions de la direction nous sont parvenues cette nuit: rien!", a résumé auprès de l'AFP Grégoire Aplincourt, le président du deuxième syndicat de pilotes à Air France (Spaf).

La direction précise tout de même qu'entre 70% et 80% des vols seront assurés samedi. "Cette prévision préfigure celle des jours suivants et une attention particulière sera portée aux vols liés à des matches de l'Euro de football, qui démarre vendredi en France", a déclaré Frédéric Gagey, le PDG. Sur une hypothèse de 80% des vols opérés, il a estimé le coût de la grève à 5,4 millions d'euros par jour.

"Les premières personnes à protéger sont bien sûr nos clients" et "ils trouveront sur notre site internet toutes les informations fiables et en temps réel" 24 heures avant leur vol. Frédéric Gagey a fait état pour la journée de samedi de "25% de grévistes". Transavia, la filiale low-cost du groupe, et HOP!, qui couvre le réseau domestique, ne sont pas concernées par les annulations.

"On n'éteint pas le feu en soufflant dessus"

Le document contient "des demandes en plus de la part de la direction et aucune proposition", selon le syndicaliste qui prévient: "On n'éteint pas le feu en soufflant dessus". Le protocole de fin de conflit est "un copier-coller" du précédent transmis mercredi, "à deux phrases près", ajoute Emmanuel Mistrali du syndicat majoritaire SNPL. Il contient certes "quelques avancées minimes" mais "toujours pas le moindre engagement", la direction ne fait que "s'engager à la discussion", a-t-il poursuivi.

Le représentant du SNPL maintient que les revendications sont "raisonnables", notamment sur le partage d'activité entre Air France et KLM, que les syndicats veulent rééquilibrer en faveur de la première. Cela ne coûte "rien de plus que l'investissement déjà programmé" sur plusieurs années.

Ouvert à la poursuite des discussions

A la veille de l'ouverture de l'Euro, Emmanuel Mistrali répète que les parties sont "proches" d'une solution acceptable pour tous, "mais encore une fois ça se heurte aux dogmes, à la tradition du non de principe aux pilotes". Tout en se déclarant ouvert à la poursuite des discussions, il accuse le PDG d'Air France, Frédéric Gagey, de "préférer gérer la grève que tout faire pour l'annuler".

La compagnie, qui semble parier sur une faible mobilisation, devrait pouvoir établir rapidement ses prévisions de trafic, les grévistes devant se signaler 48 heures à l'avance. Les passagers concernés devraient être prévenus par sms ou par mail de l'éventuelle annulation de leur vol. Des annulations qui paraissent désormais inéluctables. 

Au-delà de la question de la pérennité d'Air France, menacée selon les syndicats français par l'essor des autres composantes d'Air France-KLM (Hop!, Transavia, KLM), les pilotes s'opposent à la modification depuis le 1er juin de certaines règles de rémunération.

La grève initiée par le SNPL, le Spaf et Alter (non représentatif), est prévue pour durer de samedi matin à mardi soir. Et les syndicats menacent d'appeler ensuite à de nouveaux arrêts de travail.

D. L. avec AFP