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Emploi

Alstom: plusieurs mouvements de grève dans toute la France

Les salariés d'Alstom manifestent ce mardi.

Les salariés d'Alstom manifestent ce mardi. - Xavier Leoty - AFP

Le gouvernement et la direction du constructeur ferroviaire poursuivent leurs discussions pour tenter de sauver l'usine de Belfort. Les salariés du groupe, eux, se sont réunis ce mardi pour exprimer leur mécontentement.

"On est là, vivants, on va se battre". Les salariés d'Alstom ont manifesté bruyamment, ce mardi 27 septembre, au siège du groupe. Au son des cornes de brume, des sifflets et des klaxons, les "Alsthommes", -un millier selon la CGT-, en vestes grises et rouges siglées "Alstom" ou portant des chasubles de couleur, affichaient tous un autocollant "Non à la fermeture", un message répété sur une grande banderole accrochée aux grilles.

Présents notamment: quelque 300 salariés venus de Belfort par un TGV spécialement affrété - un "symbole"-, une cinquantaine d'Ornans (Doubs) les ayant rejoints à Besançon, mais aussi des salariés d'autres sites (Valenciennes, La Rochelle, Le Creusot, Reichshoffen). Preuve que "tous les sites d'Alstom sont solidaires", estime Marion Faverger, ingénieure au bureau d'études de Belfort depuis huit ans. "Le premier en situation critique, c'est Belfort mais tous sont menacés".

"Tous les salariés sont concernés"

Le but de cette journée est "de dire qu'on n'est pas morts, qu'on est encore là et qu'ils ne vont pas nous jeter comme ça", explique Florian Jardinier, délégué Force ouvrière à Belfort, où plusieurs milliers de personnes avaient manifesté samedi pour soutenir "les Alsthommes".

L'intersyndicale (CFE-CGC, CGT, CFDT, FO) a appelé à la grève les 9.000 salariés du groupe en France pour défendre le berceau historique du constructeur où 400 emplois sur 480 sont menacés, et plus généralement "le maintien de tous les sites Alstom Transport en France". Évoquant une "sous-charge globale de 30% sur l'ensemble des établissements", l'intersyndicale estime qu'ils sont tous "menacés" et que "tous les salariés [sont] concernés". Le Comité central d'entreprise a d'ailleurs voté mardi à l'unanimité un droit d'alerte économique sur la situation du groupe en France et le lancement d'une expertise, avant de suspendre la réunion.

Si "Belfort est dans la lumière,(...) chez nous ça ne va pas fort" non plus, a souligné Jean-Philippe Ducarne, délégué CGT de l'usine de Petite-Forêt, près de Valenciennes (1.200 employés). Il y a aussi "des inquiétudes pour le site d'Aytré", près de la Rochelle, "à partir de 2018", selon Philippe Massé, délégué CGT de l'usine. Devant l'usine d'Aytré 200 salariés se sont rassemblés. Au Creusot ils étaient environ 300. À Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), une délégation a été reçue par la direction.

Plan gelé

Lors d'une session extraordinaire du CCE lundi, le PDG Henri Poupart-Lafarge a fait face aux représentants du personnel, pour la première fois depuis que le groupe a annoncé, il y a bientôt trois semaines, son projet d'arrêter la production de trains à Belfort d'ici à deux ans, faute de commandes. Mais ce fut "une réunion pour rien", selon la CGT.

Le PDG a confirmé qu'il gelait son plan "jusqu'à ce qu'on ait une réunion avec le gouvernement, a priori d'ici au 4 octobre", selon Claude Mandart (CFE-CGC). Pour le leader de la CGT, Philippe Martinez, présent à Saint-Ouen, "Alstom et le gouvernement se renvoient la balle". "Pour l'instant, on n'a pas entendu la direction dire 'on ne fermera pas'", a-t-il ajouté devant la presse.

Le constructeur a annoncé le 7 septembre vouloir transférer la production de locomotives de Belfort à Reichshoffen, commune alsacienne située à 200 kilomètres. Il prévoit de conserver dans la cité franc-comtoise seulement de la maintenance.

D. L. avec AFP