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Assurance-chômage: Gattaz évoque un contrôle "journalier" des chômeurs

Pierre Gattaz  a donné comme exemple le Canada

Pierre Gattaz a donné comme exemple le Canada - Bertrand Guay - AFP

Le patron des patrons a indiqué à la sortie de son entrevue avec Édouard Philippe qu'il souhaitait un contrôle "journalier ou hebdomadaire" des chômeurs.

Pierre Gattaz prononce encore des propos qui risquent de faire polémique. Le numéro un du Medef a souhaité mardi un suivi plus régulier des chômeurs dans leur recherche d'emploi, évoquant un "contrôle journalier ou hebdomadaire", au sortir d'un entretien avec le Premier ministre.

Invité à repréciser ce qu'il entendait exactement par "contrôle journalier" en sortant de son entrevue à Matignon mardi soir, Pierre Gattaz a expliqué qu'il pouvait s'agir "d'un contrôle journalier ou hebdomadaire". "C'est un contrôle qui est important", a-t-il dit. "Journalier, hebdomadaire, ou mensuel c'est un truc qu'il faut débattre", a-t-il ajouté.

"Dans certains pays, c'est journalier, dans d'autres pays c'est hebdomadaire", a-t-il ajouté, prenant aussi l'exemple du Canada où lorsque "les personnes partent en vacances" elles ne reçoivent plus l'allocation.

Après l'Élysée la semaine dernière, le Premier ministre a commencé mardi à recevoir les partenaires sociaux, pour parler des projets de réformes de l'apprentissage, la formation et l'assurance-chômage.

"L'assurance-chômage est un outil indispensable pour sécuriser les salariés en transition mais il faut que le système soit incitatif à la reprise d'emploi et aide réellement à retrouver un emploi", a estimé Pierre Gattaz lors d'une conférence de presse.

"Il ne faut pas qu'il donne un confort fictif qui entraîne encore plus de difficultés quand il prend fin", a-t-il ajouté.

Soulignant qu'il fallait "aider ceux qui ont vraiment besoin de formation", le patron des patrons a affirmé qu'il y avait aussi "des gens qui profitent du système", sans pour autant être "hors-la-loi".

Dans ce contexte, il a jugé qu'il fallait contrôler les demandeurs d'emploi sur leur recherche, "peut-être par un contrôle journalier", et surveiller qu'ils ne refusent pas à plusieurs reprises des offres raisonnables d'emploi.

Pierre Gattaz a par ailleurs réitéré ses mises en garde contre l'intégration des démissionnaires et des indépendants dans le régime d'assurance chômage, soulignant que le système actuel était "toujours plombé par une dette énorme" et "toujours déficitaire à ce jour".

"Le financement de la formation des chômeurs est un sujet", a-t-il déclaré. "Les entreprises sont prêtes à participer, mais il ne saurait être question de ponctionner massivement les fonds de la formation professionnelle de nos salariés à cette fin", a-t-il toutefois ajouté.

"On a essayé de faire en sorte de préserver le maximum de formation professionnelle auprès de nos salariés car les métiers vont bouger (...) et d'éviter une pollution sur les fonds de formation des salariés par des fonds liés aux chômeurs, même s'il faut faire un effort pour accompagner les chômeurs", a-t-il renchéri en sortant de Matignon.

J.M. avec AFP