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Assurance-chômage pour les démissionnaires: comment Macron veut éviter les effets d’aubaine

Emmanuel Macron veut que les salariés démissionnaires aient "un projet"

Emmanuel Macron veut que les salariés démissionnaires aient "un projet" - Philippe Wojazer - AFP

Sur TF1, le président de la République a affirmé vouloir “encadrer” le versement des indemnités chômage des salariés qui démissionneraient en limitant ce droit tous les 5,6 ou 7 ans et en regardant le “projet” de la personne.

Emmanuel Macron dévoile comment il veut limiter le coût de l’extension de l’assurance-chômage aux salariés démissionnaires. Le président de la République a ainsi précisé sur TF1 que le versement des indemnités "encadré" et se fera "s'il y a un projet" de la part du démissionnaire.

"On va encadrer, c'est la négociation que nous avons demandé aux partenaires sociaux de mener", a-t-il expliqué.

"Avec un peu de bon sens, tous les 5 ans, 6 ans, 7 ans, on peut donner ce droit aux salariés", a estimé Emmanuel Macron, rappelant: "c'est ce que j'avais dit en campagne: j'avais dit au bout de quelques années, 5 ans".

Un coût allant jusqu'à 14 milliards d'euros

"Il faut qu'on regarde les choses et il faut le donner s'il y a un projet. Celui qui en a assez, on ne va pas lui donner comme ça l'accès au chômage, mais celui qui au bout de 5 ans, 6 ans, 7 ans, a un autre projet, qu'on lui donne la possibilité de toucher le chômage pour mener cet autre projet", a-t-il expliqué.

Les évaluations du coût de la mesure telle qu'annoncée dans un premier temps avaient alarmé, y compris au sein des organisations syndicales qui gèrent paritairement l'assurance-chômage avec le patronat. Certaines estimations allaient jusqu'à 14 milliards d'euros la première année de mise en oeuvre. Ce coût faisait craindre que, pour maintenir l'équilibre du régime, les droits de l'ensemble des chômeurs ne soient réduits.

Des coûts élevés

Le président a estimé dimanche que les coûts étaient déjà élevés car aujourd'hui, quand cela ne va plus avec l'employeur, "vous faites une rupture conventionnelle", qui est "la plupart du temps (...) une démission déguisée, vous avez droit au chômage".

Et quand l'employeur refuse, "bien souvent vous vous mettez en maladie. Ça arrive dans beaucoup d'entreprises, malheureusement encore souvent, et vous le payez en indemnités journalières".

Donc "dans la situation actuelle vous avez beaucoup de coûts, et après ça se finit aux prud'hommes". Par ailleurs, que quelqu'un dise "tiens j'ai envie de démissionner et je vais aller m'inscrire au chômage, je n'y crois pas beaucoup", a déclaré le président, disant ne pas croire aux effets d'aubaine.

J.M. avec AFP