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Assurance-chômage: vers une réforme à minima?

Selon l'Unedic, le nombre de chômeurs devrait encore augmenter en 2014.

Selon l'Unedic, le nombre de chômeurs devrait encore augmenter en 2014. - -

Les partenaires sociaux se retrouvent ce 17 janvier pour engager les négociations pour redéfinir les règles de l'assurance chômage. L' enjeu est de taille car il faut trouver le moyen de résorber les 18 milliards d'euros de dettes de l'Unédic.

Syndicats et patronat s'attellent ce vendredi 17 janvier à la refonte du système d'indemnisation du chômage. Ils ont deux mois pour trouver un moyen de mettre fin au déficit abyssal de l'Unedic, l'organisme qui gère l'Assurance chômage. Ses dettes s'élèvent à presque 18 milliards d'euro, et si rien ne bouge, l'an prochain, la facture s'alourdira de 4 milliards.

L'équation est compliquée puisque le nombre de chômeurs est au plus haut, avec 2,3 millions de personnes indemnisées. Et l'Unédic table même sur une poursuite de la hausse (+0,8%) en 2014 qui devrait ainsi atteindre les 11%.

Et pourtant, même si la situation est critique, il ne devrait pas se passer grand-chose dans cette négociation, aucune grande réforme n'est attendue.

Des ajustements à la marge

Du côté du Medef, on demande officiellement une remise à plat des règles mais en coulisses, on reconnaît que cela va être très difficile de faire la révolution. Même son de cloche à la CGPME, où l'on explique que le nombre de chômeurs est trop élevé, ce n'est pas le bon moment.

Il va falloir trouver des ajustements à la marge pour mieux inciter au retour à l'emploi mais sans toucher au montant des indemnités. Un casus belli pour quasiment tous les syndicats. Une négociation qui semble donc d'ores et déjà verrouillée, d'autant que la CGT est toujours en proie à des conflits internes.

La CFDT, jusqu'ici soutien indéfectible du gouvernement, peut difficilement faire plus. Comme l'explique une habituée des négociations sociales, en ce moment on demande beaucoup au syndicat. Son numéro un Laurent Berger a d'ores et déjà prévenu q'il s'opposerait à toute "réduction" ou "dégressivité" des allocations chômage, souhaitées par le patronat.

De son côté, Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force Ouvrière, a prévenu, ce 17 janvier sur RFI, qu'il était "inenvisageable de remettre en cause les droits des chômeurs". "Ou cette négociation reconduit à peu près le même système, et on peut envisager une sortie (...), ou alors le patronat entend diminuer les droits des chômeurs d'une manière ou d'une autre, ça veut dire que la négociation va être très hard".

Et pour couronner le tout, les discussions doivent aboutir en mars, au moment des élections municipales. Un moment politique peu propice au réforme d'ampleur.

Isabelle Gollentz avec BFMbusiness.com