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Bac+8 et au chômage: des thésards apprennent à chercher un emploi

Une quarantaine de personnes s'est déplacée pour la réunion d'informations.

Une quarantaine de personnes s'est déplacée pour la réunion d'informations. - Centrale Nantes- Vincent Jacques

Dix titulaires d'un doctorat, le plus haut diplôme universitaire, participent à une expérimentation organisée par Centrale Nantes et Pôle emploi. Une formation de 250 heures leur est offerte. Objectif: apprendre à valoriser leur diplôme et à se vendre auprès des entreprises.

Huit années d'études ne sont pas une barrière contre le chômage. Alors qu'à l'international, les titulaires d'une thèse trouvent sans souci un emploi, en France, les entreprises rechignent à les embaucher. D’où la formation expérimentale "compétences pour l'entreprise" lancée le 4 décembre par l'école d'ingénieur Centrale de Nantes et Pôle emploi. Elle concerne une première promotion de dix docteurs à la recherche d'un emploi. "Nous avons identifiés dans les fichiers de Pôle Emploi environ 350 détenteurs d'un doctorat qui étaient à la recherche d'un emploi en Loire-Atlantique. Environ une quarantaine s'est rendue à la réunion d'information et une vingtaine a candidaté", explique une porte-parole de Centrale Nantes.

La sélection s'est faite en fonction de la motivation qu'affichaient les candidats à suivre cette formation. Le résultat: quatre femmes et six hommes, âgés de 28 ans à 47 ans. Ils sont diplômés de géosciences, de science du langage, d'écotoxicologie mais aussi de neurosciences et de physique. Beaucoup ont déjà un parcours professionnel, notamment à l'étranger.

Valoriser leurs compétences

Mais ils doivent affronter un monde de l'entreprise qui n'a pas toujours conscience de leur potentiel. "Ils n'ont pas qu'un parcours académique. Ils ont des compétences qui ne sont pas qu'utiles dans le monde de la recherche. Mais ces diplômés doivent apprendre à les transposer et à les valoriser auprès des employeurs. Ils sont rigoureux, ils ont une grande force de travail et ont la capacité de s'attaquer à des systèmes complexes", souligne la porte-parole. Certains ont déjà des projets professionnels définis, d'autres sont moins avancés ou souhaitent se lancer dans une reconversion.

Pour se relancer professionnellement, les dix personnes sélectionnées vont suivre 250 heures de formation, gratuites, découpées en quatre sessions. La première va leur permettre d'appréhender le monde de l'entreprise (droit du travail, propriété intellectuelle, focus sur l'entrepreneuriat et l'intrapreneuriat). La seconde leur permettra de travailler sur leur intelligence émotionnelle, sur la communication, la gestion du temps et de priorités. Le troisième module va leur donner les clés pour occuper des postes de manager (atelier de leadership, gestions de projets industriels, conduite de réunions et d'entretien. Enfin, la formation comprend des cours d'anglais et des tests de Toeic afin de leur ouvrir des postes à l'international.

La finalité de cette formation étant de se frotter au monde de l'entreprise, elle se termine en toute logique par un stage de 3 mois, à compter du 5 février de 2018. Ces acquis seront validés par un certificat Compétences pour l'entreprise (CPE), de reconnaissance nationale.

Coralie Cathelinais