BFM Business
Emploi

Bientôt 7 raffineries françaises sur 8 à l'arrêt?

"La CGT et FO appellent à la grève le personnel du site ExxonMobil de Notre Dame de Gravenchon, près du Havre dès mardi 24 matin pour mettre à l'arrêt la 3e plus grosse raffinerie française et la 7ème sur les 8 en France."

Demain mardi 24 mai, il y aura 7 raffineries sur 8 en France concernées par les appels à la grève et menacées de blocage. La CGT et FO de la raffinerie ExxonMobil de Notre Dame de Gravenchon, près du Havre (Seine-Maritime) appellent le personnel à la grève dès mardi matin pour mettre à l'arrêt la 3e raffinerie française. "La CGT et FO vont appeler dès demain matin (mardi) dans des assemblées générales le personnel à faire grève pour le retrait de la loi Travail", a indiqué Christophe Aubert, secrétaire du syndicat CGT de la raffinerie.

Si ce site se mettait en grève, sept sur les huit raffineries français seraient concernées par le blocage de leurs activités. C'est déjà le cas de celles de Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique), Feyzin (Rhône), Grandpuits (Seine-et-Marne), La Mède (Bouches-du-Rhône) et Lavera, près de Martigues (Bouches-du-Rhône). Depuis la nuit de dimanche 22 à lundi 23 mai, le port et le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer sont bloqués à leur tour par des manifestants mais pas la raffinerie située dans cette ville a priori.

Ce lundi 23 mai, à la mi-journée, les deux syndicats grévistes du site de Notre Dame de Gravenchon avaient déjà installé une toile de tente en vue d'une consultation du personnel mais ils ont dû la replier sur ordre des gendarmes, appliquant une décision de la préfecture qui ne voulait aucun rassemblement devant la raffinerie, selon M. Aubert.

Trois raffineries représentent à elles seules 60% de la capacité française

Si ExxonMobil (1.000 salariés pour la raffinerie) basculait dans la grève mardi matin 24 mai, cela signifierait que les trois plus grosses raffineries de France seraient stoppées, avec celles, déjà à l'arrêt, de Gonfreville-l'Orcher près du Havre et de Donges près de Nantes, représentant à elles trois 60% du raffinage français.

Sur le site de Notre Dame de Gravenchon, dès lundi 23 mai, au matin, des forces de l'ordre avaient pris place pour empêcher tout rassemblement de manifestants visant à bloquer l'usine pétrolière.

La préfecture de Seine-Maritime a indiqué que "plus de 10 millions de litres de carburants seront livrés" ce lundi 23 mai dans les stations-service du département, en particulier dans la région havraise.

Enfin, une autre menace pèse sur l'approvisionnement en carburants: la Compagnie industrielle maritime (CIM, 260 salariés)), qui exploite les terminaux pétroliers du Havre et d'Antifer (nord du Havre, près d'Etretat), et dont les installations sont connectées par oléoducs aux raffineries de Total et d'Exxon, pourrait à son tour se mettre en grève.

F.Bergé avec AFP