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Bruxelles ne croit pas à l'inversion de la courbe du chômage

Bruxelles table sur une hausse du chômage français à 10,9% pour 2014

Bruxelles table sur une hausse du chômage français à 10,9% pour 2014 - -

Dans ses prévisions économiques livrées ce vendredi 3 mai, la Commission européenne estime que le chômage va continuer de progresser, en France, pour atteindre 10,9% en 2014. Selon elle, les employeurs ne vont pas privilégier les créations d'emplois.

La Commission européenne ne croit pas à la promesse de François Hollande. Pour Bruxelles, la France n'arrivera pas à inverser durablement la courbe du chômage.

Selon ses prévisions, le taux de chômage français devrait se stabiliser à 10,6% cette année, avant de repartir à la hausse en 2014, pour atteindre 10,9%.

"Dans le contexte de stagnation de l'activité et de rigidité des salaires nominaux, les employeurs sont plus enclins à se focaliser sur la restauration de la productivité, au détriment de la création d'emploi. En dépit des efforts pour réformer le marché du travail, le chômage va continuer de progresser", justifie la Commission.

Cette phrase montre également que Bruxelles doute des récents efforts du gouvernement pour redresser la situation, et notamment de la fameuse "boîte à outils" de François Hollande: les emplois d'avenir, les contrats de génération et, surtout, la loi sur la sécurisation de l'emploi.

Un ajustement par l'emploi plutôt que par les salaires

Par ailleurs, le constat de la Commission rejoint, en partie, celui du Conseil d'analyse économique (CAE), des économistes chargés de conseiller le Premier ministre en matière de politique économique. Dans une note publiée le 23 avril dernier, ces derniers expliquaient que les entreprises françaises préfèrent jouer davantage sur l'emploi que sur les salaires pour augmenter leur productivité, afin de préserver la motivation des employés.

Ils pointaient également une tendance inquiétante: l'écart entre la productivité du travail, qui tend à stagner, et les salaires réels nets "qui ne fléchissent pas". Depuis 2008, la hausse moyenne de ces salaires a ainsi été de 0,8% par an dans le secteur privé.

"Ce décalage laisse craindre une dégradation supplémentaire de la situation de l'emploi", poursuit le CAE qui ajoutait plus loin que "cette évolution est préoccupante".

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Julien Marion