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Carole Couvert: "une conférence sociale sans le patronat, c'est un non-sens "

Carole Couvert, de la CFE-CGC, était l'invitée d'Hedwige Chevrillon dans Le Grand Journal ce 1er juillet.

Carole Couvert, de la CFE-CGC, était l'invitée d'Hedwige Chevrillon dans Le Grand Journal ce 1er juillet. - -

A une semaine de l'ouverture de la conférence sociale, la présidente de la CFE-CGC a commenté sur BFM Business les menaces de boycott du patronat, et a décrypté les propositions de son organisation.

Une nouvelle conférence sociale se tiendra les 7 et 8 juillet. Elle devait réunir une fois de plus les partenaires sociaux, mais les représentants du patronat menacent de boycotter cette réunion. Medef, CGPME et UPA veulent obtenir, en échange de leur présence, le report de la mise en place du compte pénibilité à début 2016 au lieu de début 2015.

Une réunion entre ces trois organisations se tient ce mardi 1er juillet pour décider de la ligne à tenir.

"Une conférence sociale sans le patronat, c'est un non-sens, ce n'est plus une conférence sociale", estime Carole Couvert, présidente de la CFE-CGC sur BFM Business ce 1er juillet. Toutefois, même dans cette éventualité, son organisation y assistera quand même. " Nous, nous refusons la politique de la chaise vide, et nous y allons avec des propositions", martèle-t-elle.

Quant au fond du problème, le compte pénibilité, Carole Couvert s'interroge: "cette mesure est issue de négociations menées ensemble [entre patronat et syndicats, ndlr] avec un calendrier connu", rappelle-t-elle.

L'impression d'un syndicalisme déconnecté des réalités"

"Il ne faut pas que ces soubresauts, ces atermoiements, donnent l'impression d'un syndicalisme, qu'il soit patronal ou salarié, déconnecté des réalités", espère-t-elle.

Concernant la conférence sociale en elle-même, "nous espérons que ce ne soit pas un grand bluff. Nous attendons des actes concrets du gouvernement", prévient la présidente de la CFE-CGC.

Son but sera de "mettre en garde le gouvernement contre l'absence de traduction des paroles en acte". Et de lister les annonces: la simplification, le choc de compétitivité, le grand soir fiscal, et enfin le Pacte de responsabilité. Mais depuis 2012, "il ne s'est rien passé" regrette-t-elle.

Du coup, selon elle, dans les entreprises, "l'attentisme" domine, il n'y a "pas d'investissement", et il pourrait y avoir "des conséquences sur la consommation des ménages à moyen terme"

En septembre, la douche froide pour la classe moyenne

Parmi les sept thèmes qui seront abordés lors de la conférence sociale, la CFE-CGC est particulièrement intéressée par la table ronde sur la rémunération et l'intéressement. "Nous tenons à obtenir une fiscalité en baisse sur l'intéressement et la participation pour que tous les salariés puissent en profiter". Le seule moyen, selon elle, de faire fonctionner la "politique de l'offre" chère à François Hollande.

"Nous tenons vraiment à ce que cette conférence sociale soit le lieu de concrétisation des actions de ce nouveau gouvernement, sinon en septembre, cela risque d'être la douche froide pour la classe moyenne qui va découvrir la réalité des prix et des impôts", met-elle en garde. Ce sont "des ménages oubliés par le gouvernement". Or la "classe moyenne ne peut plus être la variable d'ajustement de toutes les réformes".

N.G.