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Lepaon remet son sort entre les mains du parlement de la CGT

Thierry Lepaon était dans le collimateur depuis que plusieurs affaires révélées par les médias ont fragilisé sa position au sein de la CGT.

Thierry Lepaon était dans le collimateur depuis que plusieurs affaires révélées par les médias ont fragilisé sa position au sein de la CGT. - Joel Saget - AFP

Le leader de la CGT ainsi que les huit autres membres du bureau central vont remettre leur mandat au "parlement" du syndicat, le 13 janvier prochain a indiqué ce mardi 6 janvier une source proche du dossier.

Thierry Lepaon cède à la pression. Le leader de la CGT ainsi que les huit autres membres du bureau de la confédération syndicale vont remettre leur mandat à disposition du Comité confédéral national (CCN), le "parlement" du syndicat, a indiqué ce mardi 6 janvier une source au sein du syndicat. 

Cette décision "doit être votée" par la Commission exécutive dont la réunion se poursuivra mercredi, et n'équivaut pas à une démission, précise cette source proche du dossier.

En clair, la CCN, lors de sa prochaine réunion, le 13 janvier, devra décider de reconduire ou de désavouer les membres du bureau de la CGT.

Des pressions mises sur Lepaon

La Commission exécutive de 56 membres a commencé à se réunir ce mardi 6 janvier pour des débats qui doivent durer deux jours, avec au menu le sort de Thierry Lepaon, empêtré dans des affaires

Lundi 5 janvier, Christian Vianney, un ancien secrétaire général de la CGT, avait demandé à Thierry Lepaon de remettre son mandat aux mains du CCN. Il expliquait que le leader de la CGT se "grandirait" en effectuant cette annonce. 

Thierry Lepaon risque bien de ne pas voir son mandat se prolonger au-delà du vote à la CCN. De nombreuses fédérations, notamment celle de la fonction publique (la plus importante au sein du syndicat), des métaux (la troisième), et de la construction, ont déjà réclamé son départ. Certaines souhaitent même la révocation de tout le bureau confédéral (exécutif resserré dont quatre membres sont opposés au numéro un). "Il n'est plus en mesure de diriger l'organisation et la décision de ce soir le montre une fois de plus", a réagi, de son côté, l'ancienne patronne du Medef Laurence Parisot, sur BFM Business ce mardi.

La retour de Bernard Thibault?

Depuis les premières révélations fin octobre sur les rénovations onéreuses de son appartement de fonction et de son bureau, puis sur les indemnités de départ perçues de la CGT Basse-Normandie, Thierry Lepaon avait tenté par tous les moyens de sauver son fauteuil. Avant la trêve de Noël, il avait demandé un délai de réflexion et lancé une offensive médiatique, accusant des membres de la centrale de porter atteinte à son "honnêteté".

Si le leader syndical n'a pas encore été démis de ses fonctions, la question de sa succession commence tout doucement à se poser. Raymond Soubie, l'ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, suggère ainsi, dans une interview au Figaro, un retour de son prédécesseur, Bernard Thibault, pour régler la crise qui secoue actuellement le syndicat. "Je ne sais pas si un retour de Bernard Thibault est souhaitable. Il faut aller de l'avant et ne pas penser que le passé est toujours mieux que le futur", estime pour sa part Laurence Parisot. 

J.M. avec AFP