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La CGT met la pression avant la conférence sociale

Thierry Lepaon, le leader de la CGT, a fait part de sa déception quant à la politique menée par le gouvernement actuel.

Thierry Lepaon, le leader de la CGT, a fait part de sa déception quant à la politique menée par le gouvernement actuel. - -

A trois jours de la conférence sociale qui réunira les partenaires sociaux et le gouvernement, la CGT a brandi la menace d'une mobilisation interprofessionnelle en septembre, lundi 17 juin.

La conférence sociale, qui se déroulera jeudi 20 et vendredi 21 juin, promet d’être tendue. Le gouvernement recevra à cette occasion les partenaires sociaux, et devra composer avec des sensibilités extrêmement différentes.

D’autant que chaque camp a, de manière indirecte, mis la pression sur l’exécutif français. Le Medef, d’abord, en publiant son nouveau code de "bonnes pratiques", accédant ainsi aux revendications gouvernementales.

Les syndicats de salariés, ensuite, CGT en tête. Ce lundi 17 juin, la formation dirigée par Thierry Lepaon a, en effet, brandi la menace d'une mobilisation générale en septembre.

Le gouvernement trop sensible aux arguments du patronat

Pour la CGT, la remise du rapport Moreau a été l’affront de trop. "Dans la boîte à outils, je ne vois qu'un marteau et une enclume et entre les deux, il y a les salariés et les retraités", a ainsi ironisé Thierry Lepaon, lors d’une conférence de presse, ce lundi.

Avant de prévenir : "nous n'accepterons pas une nouvelle diminution de la rémunération du travail et une remise en cause des droits à la retraite".

Pour lui, l’actuel gouvernement de gauche est trop sensible aux arguments du patronat et aux "injonctions" de la Commission européenne.

Il a donc annoncé plusieurs grands meetings dès la rentrée, et une journée d'action interprofessionnelle calée sur le calendrier parlementaire concernant les grands dossiers sociaux, dont la réforme des retraites. Car "aujourd'hui, c'est la déception qui domine", a-t-il poursuivi. 

Retour à la retraite à 60 ans

Marie-Laurence Bertrand, la coordinatrice de la délégation de la CGT, a pour sa part précisé que la centrale demanderait le retour du droit à la retraite à 60 ans "pour tous" au lieu de 62, et un taux de remplacement de 75%. Deux revendications qui n'ont a priori aucune chance d'aboutir.

Mais peut-être une façon d’obtenir, au final, un peu plus que le minimum syndical.

Le titre de l'encadré ici

|||La CFDT se défend d'être "dans la cogestion du pays"

Dans un entretien au Monde, daté de mardi 18 juin, Laurent Berger assure ne pas être "dans la cogestion du pays ni dans l'accompagnement" du gouvernement socialiste.
Quant aux autres syndicats, qui lui reprochent d'être le partenaire privilégié du gouvernement Ayrault, le leader de la CFDT réplique: "ce n'est pas la CFDT qui a appelé à voter Hollande". Une allusion à la prise de position publique de Bernard Thibault (CGT) en faveur de François Hollande au second tour de la présidentielle.
La CGT et la CFDT organiseront tout de même une action commune, mercredi 19 juin. Les syndicats seront en effet reçus par François Hollande afin de plaider "changement de cap" en Europe. En marge de cette rencontre, un rassemblement est organisé à l'appel des deux organisations.

Yann Duvert