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CGT: Thierry Lepaon sur la sellette

Thierry Lepaon pourrait être poussé à présenter sa démission dès vendredi.

Thierry Lepaon pourrait être poussé à présenter sa démission dès vendredi. - Thomas Samson - AFP

Une réunion informelle du Parlement de la CGT, vendredi 5 décembre, pourrait sceller le sort de son secrétaire général, pris dans la tourmente après plusieurs polémiques autour de son train de vie.

L’avenir de Thierry Lepaon à la tête de la CGT, déjà compromis après la controverse sur son apparemment de fonction, semble s’assombrir de jour en jour. Ce vendredi, le bureau confédéral (un exécutif de 10 membres) pourrait en effet sceller le sort de son secrétaire général.

Englué dans les polémiques, le dirigeant semble en effet faire désormais l’unanimité contre lui. Son arrivée à la tête de la confédération avait déjà été considérée par certains comme un choix "par défaut", une sorte de compromis en pleine crise de succession lors du départ de Bernard Thibault. Et sa gestion depuis son élection a parfois été contestée, notamment lors de la grève controversée à la SNCF l’an dernier. Thierry Lepaon avait alors reconnu avoir été "bousculé" par sa base.

Polémique autour de son bureau et son appartement de fonction

En outre, son passé de syndicaliste chez Moulinex suscite de fortes interrogations au sein de la confédération, certains lui reprochant d’avoir vite "oublié" les ex-salariés de l’entreprise après son dépôt de bilan.

C’est donc avec une faible marge de manœuvre que Thierry Lepaon a dû affronter la première polémique concernant les coûteux (105.000 euros) travaux de son appartement de fonction, révélés par le Canard enchaîné. La CGT a toujours apporté son soutien public à son dirigeant. Mais en interne, les cadres n’ont que très moyennement apprécié la situation. La deuxième controverse mettant en lumière les 62.000 euros dépensés pour rénover son bureau ont donc contribué à alimenter ce sentiment de défiance.

Lepaon poussé à présenter sa démission?

Enfin, le fait d’avoir perçu des indemnités de départ en quittant ses fonctions de patron de l’union Basse-Normandie pour rejoindre la confédération pourrait avoir achevé de convaincre ses derniers soutiens. "Là c'est très grave. On touche aux valeurs de la CGT, c'est inexplicable, incompréhensible, toute l'organisation demande une réponse forte", a ainsi indiqué jeudi à l'AFP un cadre dirigeant.

Thierry Lepaon devrait donc être amené à rendre des comptes, vendredi 5 décembre. Et même si seul le Parlement de la CGT possède le pouvoir de destitution, le dirigeant pourrait être incité à présenter sa démission, une première depuis plus de 100 ans. Malgré tout, la centrale pourrait également choisir le statu quo en attendant les résultats très attendus des élections professionnelles dans la fonction publique, qui seront connus dès mardi.

Yann Duvert