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Chômage: pourquoi la France peut encore y croire

Le taux de chômage pourrait retomber à 8% d'ici à 2022.

Le taux de chômage pourrait retomber à 8% d'ici à 2022. - Philippe Huguen - AFP

Entre 115.000 et 212.000 emplois pourraient être créés chaque année d'ici à 2022, selon un rapport remis au gouvernement ce mardi.

La fin du calvaire est peut-être pour bientôt sur le front du chômage, même si les derniers chiffres n’incitent guère à l’optimisme. Selon un rapport de France Stratégie remis ce mardi au ministère du Travail, l’horizon semble en effet s’éclaircir à long terme.

Ainsi, après des années de destructions nettes d'emplois, l'économie française pourrait de nouveau en créer, entre 115.000 et 212.000 par an d'ici 2022, surtout dans les services et les métiers les plus qualifiés.

Le rapport ébauche trois scénarios pour la période 2012-2022, plus ou moins optimistes.

Le premier, appelé "scénario central", permettrait de créer "177.000 emplois par an en moyenne" et de faire baisser le taux de chômage à 8% en 2022, contre 10% en métropole fin 2014, selon l’étude. "Dans un contexte contraint par l'ajustement des finances publiques", la France connaîtrait alors "une sortie de crise progressive", avec une croissance moyenne "légèrement inférieure à 1,5% par an". Pour rappel, l'économie française a détruit plus de 100.000 emplois depuis fin 2007, franchissant lundi le cap des 3,5 millions de chômeurs.

La croissance, facteur déterminant

Plus pessimiste, le deuxième scénario dit "de crise" (1% de croissance annuelle) ne permettrait de créer que 115.000 emplois par an, à cause d'une "dégradation de la compétitivité" et d'un renforcement des contraintes financières". Ces créations ne permettraient pas d'absorber les 120.000 actifs supplémentaires prévus chaque année et le chômage se maintiendrait à "près de 10%".

A l'inverse, le troisième scénario "cible" assurerait en moyenne 212.000 créations de postes par an et ferait baisser le chômage "à moins de 7%", grâce à une croissance annuelle de 1,8%. La recette: "une stratégie d'investissement et d'innovation" dans un "contexte réglementaire et fiscal qui facilite l'éclosion de nouvelles activités". En comptant les 620.000 départs en fin de carrière par an, entre 735.000 et 832.000 postes seraient à pourvoir en moyenne chaque année.

Tous les secteurs n'en profiteront pas

Mais quel que soit le scénario, le marché du travail devrait continuer à faire la part belle au "secteur tertiaire" et aux "métiers qualifiés". Le rapport attend "une forte dynamique des métiers du commerce et des services de soin et d'aide aux personnes, qui ferait plus que compenser le repli des emplois administratifs de la fonction publique et des emplois de secrétaires".

Quant aux métiers industriels, en chute libre depuis plus d'une décennie, ils devraient "se stabiliser", sauf en cas de crise prolongée. Les métiers agricoles, eux, "poursuivraient leur repli".

Dans le même temps, les "métiers très qualifiés" seraient en "forte progression", "principalement les métiers de cadres", au détriment des "ouvriers et des employés qualifiés". La situation serait plus contrastée pour les moins qualifiés, "les créations d'emplois dans les métiers d'aide à la personne et de services" compensant "les destructions d'emplois d'ouvriers peu qualifiés".

Y.D. avec AFP