Chômage: près de 6 Français sur 10 favorables à la dégressivité des allocations
Près de six Français sur dix sont favorables à l'instauration d'une dégressivité des allocations chômage, mesure abandonnée il y a quinze ans mais que le gouvernement évoque de nouveau à l'approche des négociations sur l'assurance chômage, selon un sondage Elabe pour Les Echos, Radio Classique et l'Institut Montaigne publié jeudi.
Par ailleurs, 66% des personnes interrogées disent ne pas faire confiance aux partenaires sociaux (syndicats et patronat) pour "rendre le système d'assurance chômage plus efficace (réduction du déficit et incitation des chômeurs à trouver rapidement un emploi)". Ce manque de confiance est le plus élevé chez les 65 ans et plus (73%).
Déjà expérimenté en 1992
La possibilité de baisser les allocations par paliers au cours de la période d'indemnisation des demandeurs d'emploi recueille 58% d'avis favorables, quand 42% s'y opposent. Ce sont les 65 ans et plus qui soutiennent le plus cette option (67%), moins populaire chez les 50-64 ans, catégorie de population la plus touchée par le chômage de longue durée, qui ne la soutiennent "qu'à une courte majorité" (51%), explique l'institut.
La dégressivité est en revanche rejetée par 51% des ouvriers. Le sondage ne permet pas de distinguer les réponses données par les chômeurs. 73% des sympathisants de droite approuvent la proposition. A gauche, ils sont partagés (50-50) mais chez les sympathisants socialistes, 60% y sont favorables.
La dégressivité a déjà été mise en oeuvre entre 1992 et 2001, mais une étude avait conclu qu'elle avait ralenti le retour à l'emploi. Alors que syndicats et patronat doivent se retrouver le 22 février pour négocier les nouvelles règles de l'assurance chômage, sur fond de chômage record, le gouvernement a de nouveau évoqué cette "piste".
Le sondage a été réalisé en ligne les 2 et 3 février auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française, selon la méthode des quotas.