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Compensation de la CSG: oubliés, les salariés d'entreprises publiques?

À la SNCF, des syndicats commencent à afficher leur préoccupation quant à l'éventualité d'une non-compensation intégrale de la hausse de la CSG.

À la SNCF, des syndicats commencent à afficher leur préoccupation quant à l'éventualité d'une non-compensation intégrale de la hausse de la CSG. - Christophe Archambault-AFP

La compensation de la hausse de la Contribution sociale généralisée pour des centaines de milliers de salariés d'entreprises publiques à statut reste en suspens. EDF, la SNCF et la RATP sont concernés au premier chef.

La CSG augmentera au 1er janvier de 1,7 point afin de financer la suppression des cotisations chômage (2,40%) et maladie (0,75%) des salariés du secteur privé.

Mais si pour les employés du privé, cela représentera un gain de pouvoir d'achat de 1,45%, les mesures de compensation pour les salariés sous statut, des entreprises publiques, restent à définir.

Alors que des compensations sont prévues par le gouvernement pour les fonctionnaires et les indépendants, rien n'a été arbitré pour les salariés d'entreprises publiques comme la SNCF, la RATP ou La Poste.

Dans ces entreprises, où coexistent souvent plusieurs statuts dont des salariés de droit privé, une grande partie des salariés relèvent d'un régime spécial. Ceux-ci ne cotisent pas à l'assurance-chômage mais versent, comme les fonctionnaires, une contribution de solidarité de 1%. Certains dépendent d'une caisse d'assurance maladie spécifique.

Chez EDF, des négociations s'ouvrent fin novembre 2017

Dans l'énergie (EDF, Engie...), des négociations doivent s'ouvrir fin novembre 2017 au niveau de la branche des Industries électriques et gazières (IEG), selon un porte-parole d'Engie. EDF n'a pas souhaité s'exprimer.

À la SNCF, des syndicats commencent à afficher leur préoccupation. "Les salariés de la SNCF ne comprendraient pas que cette hausse de la CSG ne soit pas entièrement compensée", explique Sud-rail. L'entreprise ferroviaire a convié les syndicats à des réunions sur le sujet fin novembre. "C'est au gouvernement de préciser les modalités de la compensation pour la SNCF", explique un porte-parole.

À la RATP, la direction garantit une opération blanche sur la paie

À la RATP, le sujet a été abordé ce vendredi matin 17 novembre, avec les syndicats. "On nous a garanti une opération blanche sur la feuille de paie" mais l'opération va "coûter 20 millions d'euros à la RATP" et "l'État ne compensera pas tout, le curseur n'est pas arbitré", rapporte un syndicat, qui craint in fine un regain d'austérité salariale. "Ce sujet est à l'étude, aucun principe n'est arrêté à ce stade", indique la RATP.

"On est les oubliés de cette grande annonce présidentielle de hausse du pouvoir d'achat", redoute une source syndicale dans le secteur de l'énergie.

"La cotisation de solidarité chômage pourrait être supprimée mais il reste 0,7% à trouver", souligne une autre source du secteur selon laquelle "les employeurs ont fait des propositions à l'Etat de baisse de cotisation salariale ou patronale".

F.B avec AFP