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Compte pénibilité: le Medef "ne sait pas comment" appliquer la loi

Invité de RMC ce jeudi 30 juin, le vice-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a défendu le choix de l'organisation patronale de ne pas appliquer le décret sur le compte pénibilité, faute de pouvoir mesurer précisément les six nouveaux critères entrant en vigueur vendredi.

Le torchon brûle entre le gouvernement et le patronat au sujet du compte pénibilité. Mercredi, le président du Medef Pierre Gattaz a menacé de ne pas appliquer les six nouveaux critères du compte pénibilité entrant en vigueur vendredi.

Ce qui a provoqué l'ire de Manuel Valls mais aussi de François Hollande qui estime que le Medef "prend une position dangereuse en n'appliquant pas la loi sur le compte pénibilité".

Des déclarations qui ont étonné Geoffroy de Bézieux, le vice-président du Medef. "On tombe un peu de notre chaise parce que sur le sujet de la pénibilité on est dans une situation on nous demande d'appliquer des critères qui sont inapplicables et que l'État a décidé de ne pas s'appliquer à lui-même, c'est le plus grand des paradoxes", déplore-t-il, s'exprimant sur RMC.

"Usine à gaz"

Selon lui, le principal problème "n'est pas que l'on refuse d'appliquer la loi mais qu'on ne sait pas comment faire". "Ce n'est pas de la mauvaise volonté, ce n'est pas de la désobéissance républicaine, c'est infaisable", affirme-t-il. En cause la difficulté à mesurer la pénibilité au regard de ces nouveaux critères.

"Pour mesurer la pénibilité il faut des choses simples. Or là on a inventé des usines à gaz invraisemblables qui ne tiennent pas compte de la réalité des entreprises", affirme-t-il, expliquant notamment que des problèmes se posent, notamment lorsque les employés tournent sur plusieurs postes. "C'est une vision au fond qui date des années 60 avec le travail posté", a-t-il, poursuivi.

Geoffroy Roux de Bézieux rappelle que le Medef a demandé une simplification de ces critères. Le gouvernement a répondu en lançant une mission. "Mais le gouvernement a mis en application le décret qui rentre en application le 1er juillet, avant la fin de la mission. C'est ça qui est délirant, c'est dire 'tout le monde constate que les six critères sont inapplicables mais on le met quand même en place alors qu'on lance une mission pour les rendre plus simples", a-t-il déploré.

Il a ensuite interrogé sur l'état de l'économie. "Ça va un petit peu mieux", a concédé le vice-président du Medef, en référence à la formule de François Hollande "ça va mieux". Mais "cela devrait aller beaucoup mieux" car "il y a toutes les raisons pour que l'économie aille beaucoup mieux", a-t-il nuancé, citant l'environnement favorable avec des taux d'emprunt bas, tous comme les prix du pétrole.

J.M.