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Contrats de génération: succès ou échec?

Michel Sapin (au second plan) croit toujours à la montée en puissance des contrats de génération.

Michel Sapin (au second plan) croit toujours à la montée en puissance des contrats de génération. - -

Le dispositif mis en place par le gouvernement Ayrault peine à démarrer, selon les chiffres du ministère du Travail, jeudi 19 septembre. Michel Sapin défend pourtant cette réforme et plaide pour plus de patience.

Le contrat de génération "souffre d'un problème de notoriété". L'aveu est signé des services de Michel Sapin, ce jeudi 19 septembre. Il faut dire que le bilan est maigre: depuis six mois, seuls 10.600 demandes ont été enregistrées. Bien loin de l'objectif initial, à savoir 100.000 contrats signés au bout d'un an.

Pour rappel, le dispositif prévoit une aide financière (4.000 euros par an pendant trois ans) pour les entreprises de moins de 300 salariés qui embauchent un jeune de moins de 26 ans en CDI, à condition de maintenir en emploi un salarié de plus de 57 ans.

Le contrat de génération n'est pas un contrat aidé

Au ministère du Travail, on refuse pourtant de se laisser abattre. "Ce dispositif nouveau et ambitieux commence à se déployer sous ses différentes formes, collectives et individuelles, dans les branches, dans les grandes entreprises et dans les PME-TPE", indique un communiqué. 96% des contrats signés l'ont en effet été dans les entreprises de moins de 50 salariés, où le dispositif est le plus simple.

Les services de Michel Sapin précisent également qu'à la différence des emplois d'avenir, les contrats de génération ne peuvent pas être considérés comme des emplois aidés. Les aides financières "ne correspondent qu’à une composante parmi d’autres d’un dispositif qui est avant tout qualitatif", écrivent-ils.

Appel à la patience

Ils appellent donc à la patience, au moins jusqu'au 30 septembre, date à laquelle les négociations devront avoir pris fin pour les entreprises de 300 salariés.

Ces dernières seront alors soumises à une pénalité financière (allant jusqu'à 10% des allègements généraux de cotisations sur les bas salaires ou jusqu'à 1% de la masse salariale), si elles ne mettent pas en place de nouvelles mesures pour l'emploi des seniors et l'intégration des jeunes, sous la forme d'accords collectifs ou, à défaut, d'un plan unilatéral de la direction.

"Comme tout dispositif nouveau, le contrat de génération connaît une montée en puissance progressive. L’exemple des emplois d’avenir devrait à cet égard inciter chacun à la prudence du commentaire : leur prétendu échec, prédit pendant des mois au printemps, a laissé la place à une forte montée en charge, conforme aux objectifs ambitieux qui étaient fixés.", conclut le communiqué.

Y. D.