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Denis Kessler, éminence grise du patronat

Denis Kessler, sur le plateau de Good Morning Business, répondait aux questions de Stéphane Soumier ce lundi 27 mai 2013.

Denis Kessler, sur le plateau de Good Morning Business, répondait aux questions de Stéphane Soumier ce lundi 27 mai 2013. - -

Le président de la Fédération française des sociétés d'assurance et patron du Réassureur Scor était l'invité de BFM Business ce 27 mai. Il a expliqué pourquoi il soutenait Pierre Gattaz dans sa course à la présidence du Medef.

Le nom du successeur de Laurence Parisot à la tête du Medef sera connu dans deux mois, le 4 juillet 2013. Peu à peu, les fédérations de l'organisation patronale font leur choix. Ainsi, selon les informations de BFMBusiness, la Fédération bancaire française (FBF) apporterait son soutien à Pierre Gattaz, le patron de Radiall.

Et contre toute attente, la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA) a également donné son soutien à Pierre Gattaz, qui fait ainsi figure de favori dans la campagne. Un choix surprise qui vient remettre au premier plan de la campagne, alors qu'il n'est même pas candidat, Denis Kessler, l'ancien numéro deux du Medef. Le président de la fédération, et patron de la Scor, était l'invité de Good Moorning Business ce lundi 27 mars.

Ce choix de Kessler et des assureurs est logique puisque le profil de son poulain parle, selon lui, au "cœur de cible de la représentativité du Medef": à savoir "un industriel à la tête d'une PME exportatrice, technologique, et qui ait un investissement patrimonial dans son entreprise".

La guerre entre l'industrie et des services est périmée

A ceux qui trouvent étonnant ce soutien à un représentant de l'industrie plutôt que des services, Denis Kessler répond que "la guerre entre l'industrie et les services, que certains veulent réactiver, n'a pas beaucoup de pertinence à l'heure actuelle". Vu la situation de l'économie "les petites batailles entre fédérations et entre secteurs sont périmées".

Autre message, à ceux qui le considèrent comme "l'homme qui tire les ficelles dans l'ombre de Pierre Gattaz": "Je n'aspire à strictement aucun rôle dans la nouvelle équipe", assure-t-il. Lui qui, avec Ernest-Antoine Seillière, a transformé le CNPF en Medef en 1998, modifié sa gouvernance, créé les Medef territoriaux, fixé la doctrine politique et lancé la refondation sociale, reconnaît simplement s'intéresser particulièrement "au destin de cette organisation".

Un partisan auto-proclamé du dialogue social

Un Medef qu'il souhaite "tonique", capable de "pousser très fort pour qu'un certain nombre de choix soit révisés". De quoi donner du grain à moudre aux "anti-Gattaz" qui ne manquent pas d'agiter l'épouvantail d'un Medef qui va à la castagne avec le gouvernement et les syndicats, faisant reculer le dialogue social.

"Je suis l'un de ceux en France qui a signé le maximum d'accords au niveau de la fédération, au niveau interprofessionnel et au niveau du Medef", se défend Denis Kessler. Lui reprocher de ne pas être un partisan du dialogue social serait comme "reprocher à Yannick Noah de ne pas aimer le tennis", ajoute-t-il.

Delphine Liou et BFMbusiness.com