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Denis Kessler: "je ne suis pas candidat à la présidence du Medef"

Denis Kessler sur le plateau du 12h30, répondait aux questions d'Hedwige Chevrillon ce mardi 26 mars

Denis Kessler sur le plateau du 12h30, répondait aux questions d'Hedwige Chevrillon ce mardi 26 mars - -

Invité sur BFMBusiness, ce 26 mars, le PDG de la Scor, ex vice-président du Medef, a redit son opposition à la modification des statuts de l'organisation patronale. Il appelle au contraire à des mandats courts, et à plus de turn-over.

Il s'oppose à la modification des statuts du Medef. Denis Kessler l'a encore répété ce mardi 26 mars sur BFM Business. Le PDG de la Scor, co-fondateur de l'organisation patronale avec Ernst-Antoine Sellière, est l'un des opposants à Laurence Parisot qui, après huit ans de présidence du Medef, voudrait en changer les règles pour rester à sa tête à quelques semaines de l'élection.

Mais pour Denis Kessler, "l'esprit des statuts, c'est qu'il y ait du renouvellement". Il s'insurge contre "le projet qui permet de continuer indéfiniment". Notamment parce qu'il estime qu'il "faut être à la tête d'une entreprise pour présider le Medef, sinon on s'écarte de ceux qu'on est censé représenter".

L'ex-vice-président du Medef se prononce en faveur d'un "mandat très court, à l'instar de ce qui se passe dans le patronat anglais, allemand ou italien : un chef d'entreprise porte un projet pendant un à trois ans, puis met en place une nouvelle équipe". Cela permet, selon lui, "d'être plus efficace et plus crédible".

"Le Medef n'a aucune ambition politique"

A propos de son éventuelle candidature à la succession de la patronne des patrons, il le répète : "J'ai dit que je n'étais pas candidat, je suis prêt à le chanter, si vous le souhaitez, puisque quand je le dis on ne m'écoute pas !"

Par ailleurs, Denis Kessler est revenu sur ce que doit être, selon lui, le rôle de l'organisation. "Le Medef n'a aucune ambition politique", a-t-il souligné, il doit simplement "exprimer la voix du secteur productif, secteur justement en panne aujourd'hui". Et la négociation sociale ne semble pas être le meilleur moyen à ses yeux de "le remettre en marche".

Denis Kessler parle de "grande confusion" : "la loi est de la responsabilité de l'Etat. Les pouvoirs publics auraient dû, s'ils étaient soucieux de l'amélioration de la productivité et de la compétitivité françaises, modifier ses lois sans demander aux partenaires sociaux de trouver un accord qui a forcément des contreparties coûteuses pour les entreprises".

"Le politique s'occupe de domaines qui ne sont pas les siens"

Visiblement remonté, le PDG du réassureur Scor assure qu'il ne trouve pas l'accord social conclu entre partenaires sociaux début 2013 "forcément mauvais". Mais il regrette que "le politique s'occupe de domaines qui ne sont pas les siens".

La solution, selon Denis Kessler : "laisser ce qui relève fondamentalement des relations sociales aux partenaires sociaux. Il faut que l'Etat cesse d'intervenir à tout bout de champs, reprend-t-il, parce que pour changer une loi, il faut une autre loi, donc un débat politique". C'est, selon lui, "une des raisons du blocage dans notre pays".

N.G. et BFM Business