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Emploi

L'impossible dialogue social 

François Rebsamen prévoit une réunion le 19 février.

François Rebsamen prévoit une réunion le 19 février. - Alain Jocard - AFP

Syndicat et patronat n'ont pas réussi, ce 22 janvier, à trouver un accord pour améliorer et simplifier le dialogue social en entreprise. Une réunion avec le gouvernement aura lieu le 19 février.

Améliorer le dialogue social dans l'entreprise semble être une tâche ardue. Après quatre mois de discussions, syndicats et patronat ont échoué, ce jeudi 22 janvier, à trouver un accord.

Peu avant 16 heures, alors que le patronat (Medef et UPA) avait promis un texte amendé, le négociateur du Medef a annoncé la fin des discussions. Comme en fin de semaine dernière à l'issue d'une séance marathon (deux jours et une nuit), il n'a pas été en mesure de fournir un nouveau projet.

L'explication qui a été donnée à cet échec, "collectif" pour la CFTC, est que les positions des uns et des autres étaient "trop éloignées", a indiqué la CGT.

Le négociateur du Medef a souligné, qu'il n'y avait pas eu de points d'achoppement spécifiques identifiés, mais que "l'équilibre" n'avait pas été trouvé, au cours des discussions très difficiles sur cette réforme appelée par le gouvernement pour "lever des verrous" à l'embauche.

Mais Joseph Thouvenel (CFTC) a évoqué un texte "parfaitement déséquilibré", s'interrogeant: "Qu'y avait-il pour les salariés?" Pour lui, "cet échec était programmé dans la mesure où on nous demandait de sacrifier des milliers de délégués et élus".

Cheval de bataille de François Hollande

Le président François Hollande, qui a fait du dialogue social son cheval de bataille, avait prévenu qu'un échec "aurait des conséquences qui iraient bien au-delà de cette réforme".

"Personne ne comprendrait" que les partenaires sociaux "laissent au gouvernement le soin de proposer, seul, les règles du dialogue social", avait aussi réaffirmé mercredi le ministre du Travail François Rebsamen. Il doit porter une loi sur le sujet au deuxième trimestre.

Le gouvernement prendra donc "ses responsabilités", a indiqué jeudi François Rebsamen dans un communiqué. Il recevra les organisations syndicales et patronales "la semaine prochaine" pour "préparer la réunion du 19 février qui se tiendra sous l'égide du Premier Ministre".

Le gouvernement fixera alors ses orientations "sur la base du document d'orientation que j'avais envoyé aux partenaires sociaux en juillet dernier", a-t-il précisé.

Celui-ci préconisait de "simplifier les obligations de consultation" et "les missions respectives des institutions représentatives du personnel", et d'imaginer "des formes spécifiques de représentation des salariés des petites entreprises". "L'absence d'accord ne peut constituer un obstacle à la réforme pour faire avancer le pays.

Il appartient désormais au gouvernement de se saisir de la modernisation du dialogue social en entreprise, dans un sens favorable aux salariés comme à la performance globale des entreprises et sans être lié par l'état du projet qui n'a pu aboutir", conclut Manuel Valls.

D. L. avec AFP