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Discrimination au travail: 3 personnes sur 10 s'estiment victimes

Les origines ethniques ou le sexe sont des critères de discrimination

Les origines ethniques ou le sexe sont des critères de discrimination - -

31% des fonctionnaires et 29% des salariés s'affirment victimes de discrimination au travail, selon un baromètre Ifop publié ce lundi 3 février. Le sexe et la grossesse seraient les principales causes.

La discrimination au travail est toujours autant présente. Trois actifs sur dix affirment avoir été victimes de discrimination au travail, selon un baromètre Ifop publié ce lundi 3 février.

L'enquête, réalisée pour le Défenseur des droits et l'Organisation internationale du travail (OIT) pour la septième année consécutive, montre que 31% des agents de la fonction publique et 29% des salariés du privé rapportent avoir été victimes. L'an dernier, ils étaient respectivement 29% et 30% et en 2012 26% et 28%.

Seul un actif sur deux n'a par ailleurs jamais été témoin de discrimination au travail (51% dans le public, 56% dans le privé).

Pour environ huit actifs sur dix (78% dans le public, 82% dans le privé), le contexte de crise économique et de chômage est un facteur susceptible de favoriser les discriminations.

Des critères de discrimination interdits par la loi

Les principaux critères de discrimination cités par les victimes sont liés au sexe (29% dans le public, 31% dans le privé), à la grossesse et à la maternité (19% et 20%), les femmes étant donc naturellement plus touchées. Les salariés du privé citent aussi l'origine ethnique (27%) ou la nationalité (19%) tandis que ceux du public mettent en avant l'apparence physique (22%).

Le plus souvent, l'auteur désigné est le supérieur direct (cité par 48% des victimes) ou la direction (35% dans le public et 46% dans le privé), puis des collègues de travail (34% et 33%).

Relevant que les discriminations sont "toujours aussi fréquentes", les auteurs de l'étude soulignent la "relative absence de réaction des victimes".

Près de quatre personnes interrogées sur dix disent ainsi n'avoir pas réagi (37% dans le public et 40% dans le privé). Dans la très grande majorité des cas (75% dans le public et 65% dans le privé) par résignation et pour 29% des salariés du privé par peur de représailles.

Dix-neuf critères de discrimination sont prohibés par la loi dont l'âge, l'apparence physique, l'orientation sexuelle, le handicap ou encore l'origine.

Le Défenseur des droits a pour mission de lutter contre ces discriminations et peut être saisi directement et gratuitement par toute personne qui s'estime victime.

D. L. avec AFP