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Emploi : Hollande s'impatiente

Les négociations sur la sécurisation de l'emploi ont acchoppé jeudi. Elles reprendront en janvier

Les négociations sur la sécurisation de l'emploi ont acchoppé jeudi. Elles reprendront en janvier - -

Les négociations entre partenaires sociaux sur la réforme du marché du travail n’ont pas abouti à un accord. Elles ont été prolongées jusqu’à janvier. Le chef de l'Etat met les partenaires sociaux devant leurs responsabilités.

Les négociations sur le marché du travail ont été ajournées jeudi 20 décembre. François Hollande souhaitait un accord d'ici la fin de l'année, mais les partenaires sociaux ont décidé de se retrouver le 10 janvier. Les désaccords restent nombreux.

"Cette réforme est attendue, par les marchés, les agences de notation, et par nous, pour notre économie qui en a besoin", a martèle ainsi Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie. Invité du Grand Journal sur BFM Business, le 20 décembre, il a estime "préférable" que la réforme du travail a comme base un accord entre partenaires sociaux : "c’est ce qui donnera de la force au gouvernement pour légiférer ensuite", a-t-il souligné.

Sur la même ligne, François Hollande a appellé, ce vendredi, les partenaires sociaux à "prendre leurs responsabilités". Il a brandi la menace de légiférer si aucun accord n’est trouvé.

Les mêmes propositions bloquées depuis 15 ans

Denis Kessler, PDG du groupe Scor SE, invité de Good Morning Business ce matin, considère également que ce chantier est prioritaire pour permettre à notre pays de renouer avec la croissance.

L’emploi n’est pas le seul secteur à réformer. "Sans réformes structurelles des retraites, de la sécurité sociale, de l’organisation administrative de la France et de l’emploi", il en est convaincu que "nous n’arriverons pas à redresser durablement le pays et à retrouver une croissance normale qui permettra de résorber le chômage".

Denis Kessler s’étonne que des réforme ne soient pas intervenues plus tôt. "Il y a quinze ans, nous disions déjà qu’il fallait inventer des contrats de chantiers pour les gens qui vont travailler deux trois ans sur un projet informatique, de BTP". C’est pour lui la mesure essentielle à adopter. L'ancien conseiller du Medef, aujourd'hui PDG du réassureur estime qu’il faut "débloquer cette situation pour faire en sorte que cette catégorie d’emploi puisse être promue".

Reste que certains syndicats sont sceptiques sur une issue favorable des prochaines négociations. C’est notamment le cas de Jean-Claude Mailly, invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV RMC. Le secrétaire général de Force ouvrière, ne "le sent pas du tout". Tout simplement parce que, les demandes de son syndicat et les souhaits des organisations patronales sont "trop éloignées".

Il faut que trois syndicats sur cinq signent l’accord pour qu’il soit valable juridiquement. Pour l’instant, FO dit non en l’état actuel des choses, tout comme la CGT.

Nina Godart (texte) et Kelly Laffin et Florian Brunet et Guillaume Hoair (Vidéo)