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Emploi

Emploi : une loi en février en cas d'échec des négociations

Le patron de la CFDT fait monter les enchères tout comme le patronat

Le patron de la CFDT fait monter les enchères tout comme le patronat - -

Alors que les deux dernières séances de négociations sur la réforme du marché du travail débuteront jeudi 10 janvier entre partenaires sociaux, le gouvernement a annoncé le vote d'une loi en février en cas d'absence d'accord.

La pression monte à la veille des deux dernières séances de négociations sur l'emploi qui doivent se dérouler jeudi 10 et vendredi 11 janvier.

Le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, a assuré, mercredi 9 janvier, qu'un texte sur la sécurisation de l'emploi serait présenté "avant fin février" en Conseil des ministres si les partenaires sociaux n'arrivaient pas à trouver un accord à l'issue de leur négociation. "Il y aura une loi dont le président de la République a dit qu'elle devrait intervenir, s'il n'y a pas d'accord, dans un délai rapproché, c'est-à-dire présentée au Conseil des ministres avant la fin du mois de février", a déclaré le ministre au cours de l'émission "Questions d'info".

Alors que le Medef réunit, ce mercredi, un conseil exécutif extraordinaire afin d'arrêter sa ligne face aux syndicats, Jean-François Roubaud, le patron de la CGPME, l'autre grande organisation patronale, a dénoncé, ce matin sur Canal +, "une ingérance intolérable " des ministres dans les négociations.

"Ils font des pressions. D'une part sur les syndicats en disant "allez-y, il faudra bien que les patrons lâchent", affirme-t-il. "D'autre part, je n'ai pas eu d'appel du ministre du Travail, Michel Sapin, mais je sais que Laurence Parisot en a eu pour lui dire "si jamais vous ne lâchez pas là-dessus, voilà ce qu'il va se passer".

Pour Jean-François Roubaud, "Sécuriser l'emploi, c'est sécuriser le salarié d'une part mais c'est sécuriser l'entreprise aussi, car c'est l'entreprise qui crée l'emploi, personne d'autre".

"Le match n'est pas fini"

Du côté de la CFDT, le son de cloche est naturellement différent. "Il faut aller négocier, mais il faut que le patronat bouge. C'est difficile, mais le match n'est pas fini. Il est fini vendredi", a lancé, ce matin sur Europe 1, Laurent Berger, le successeur de François Chérèque.

Il a rappelé les quatre exigences fortes de la CFDT : la complémentaire santé pour tous, les droits rechargeables d'assurance chômage, la limitation des temps partiels imposés et la taxation des contrats courts. "Si ça n'avance pas sur les quatre points, il n'y aura pas d'engagement de la CFDT à la sortie", a prévenu Laurent Berger.

De son côté, sur BFMTV et RMC, Jean-Luc Mélenchon a lancé ce matin : "si un accord était trouvé sur la base du document initial qui est celui du Medef, ce serait une capitulation du monde ouvrier sans précédent de toute l'histoire de la gauche". Ambiance.

Patrick Coquidé et AFP