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Fagor-Brandt: Cevital va pour maintenir son offre de reprise

Fagor-Brandt risque d'être placé en liquidation judiciaire, quand bien même des candidats à la reprise existent.

Fagor-Brandt risque d'être placé en liquidation judiciaire, quand bien même des candidats à la reprise existent. - -

Le tribunal de commerce espagnol de Saint Sébastien a donné, vendredi 11 avril, son feu vert au groupe algérien Cevital pour racheter les marques de FagorBrandt, rendant ainsi possible la reprise du fabricant français menacé de liquidation.

L'avenir de Fagor-Brandt s'éclaire. Le tribunal de commerce de Saint Sébastien a donné son autorisation à l'algérien Cevital pour racheter les marques phares de Fagor, ce 11 avril.

La reprise de la filiale française, dont le dossier est examiné par le tribunal de commerce de Nanterre ce vendredi également, devrait ainsi être facilitée.

D'ailleurs, Arnaud Montebourg vient d'annoncer, dans un communiqué, qu'il se félicite d'une avancée significative sur le chemin de la reprise. "Le Gouvernement a, dès le départ, été aux côtés de Fagor-Brandt et, dans le cadre de sa reprise, soutiendra financièrement cette offre pour assurer la pérennité de l’outil industriel et la sauvegarde des emplois. Grâce à cette offre, ce sont en effet 1200 emplois directs qui seront préservés en France".

Fagor-Brandt, en redressement depuis fin 2013, emploie 1.200 salariés en France, 1.800 en comptant les sites de production espagnols et polonais. Il risquait la liquidation judiciaire. Non pas faute de repreneurs, mais à cause de la structure très spécifique de l'entreprise, qui a compliqué la donne. L'Algérien Cevital, dont l'offre est la mieux disante socialement, a ainsi failli renoncer. 

Rappel des faits: Fagor, la maison-mère espagnole de la française Fagor-Brandt, faisait partie jusqu'en 2012 de la coopérative basque Mondragon. En novembre 2013, la superstructure a décidé de ne pas renflouer l'Espagnole Fagor, financièrement exsangue. Celle-ci a donc dû déposer le bilan, provoquant par effet domino la faillite de sa branche française.

10 millions d'euros de l'Etat français

L'Algérien Cevital s'est alors porté candidat à la reprise de la filiale française. Mais il conditionnait son offre à la possibilité de racheter les marques phares de l'enseigne -De Dietrich, Vedette, Brandt- détenues par la maison-mère espagnole.

Sa première offre, jugée insuffisante pécuniairement, a fait un flop le 14 mars. Le candidat a alors déposé un recours, le 25 mars, auprès du tribunal de commerce de Saint-Sébastien.

De leur côté, les juges français ont reporté à plusieurs reprises leur décision, en attendant que leurs homologues espagnols prennent une décision sur les marques, qui n'est toujours pas intervenue.

Pendant ce temps, Fagor-Brandt s'étrangle. Elle n'a plus de cash, et de moins en moins de commandes, les clients craignant la disparition du service après-vente en cas de liquidation. L'Etat français lui a déjà prêté 10 millions d'euros fin décembre, qui lui ont permis de reprendre partiellement son activité. Mais les usines françaises sont aujourd'hui clairement en bout de course.

N.G. avec AFP