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Formation professionnelle: les partenaires sociaux agacés par les propos de Pénicaud

Muriel Pénicaud a annoncé un "big bang" de simplification de la formation professionnelle.

Muriel Pénicaud a annoncé un "big bang" de simplification de la formation professionnelle. - Stephane de Sakutin - AFP

Les syndicats et le patronat ont été refroidis par les déclarations de la ministre du Travail ce jeudi. Celle-ci a en effet annoncé un "big bang" de simplification à venir, ne comptant visiblement pas prendre en compte la totalité de l'accord trouvé par les partenaires sociaux.

Syndicats et patronat ont fait part ce jeudi de leur irritation après les déclarations de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui a annoncé, avant même qu'ils ne signent leur accord sur la formation professionnelle, qu'elle ne le reprendrait pas dans son intégralité.

Les négociateurs syndicaux et patronaux se sont retrouvés brièvement en début d'après-midi pour boucler l'accord auquel ils étaient parvenus tard dans la nuit de mercredi à jeudi. Le texte est "finalisé", ont ainsi annoncé Michel Beaugas (FO) et Maxime Dumont (CFTC) à l'issue de la réunion. A l'exception de la CGT, tous les partenaires sociaux ont laissé entendre que leurs organisations le signeraient.

Mais les négociateurs étaient très refroidis par les propos de Muriel Pénicaud dans la matinée. Sur le plateau de Cnews, elle a promis "un big bang" de simplification du système de formation qu'elle annoncera mardi, estimant que les partenaires sociaux "n'ont pas traité" ce sujet.

"Mépris" du gouvernement

"Madame la ministre devrait faire attention que son 'big bang' ne lui revienne pas comme un boomerang", a mis en garde Michel Beaugas. "Ne pas reprendre un accord signé par une grande majorité des organisations syndicales et d'employeurs, c'est prendre le risque d'un déni de la démocratie sociale."

"Je ne sais pas si elle a eu le temps de lire l'accord avant de parler", a déclaré Florence Poivey (Medef), jugeant le procédé "un tout petit peu irritant".

Si le négociateur de la CGT, Djamal Teskouk, n'a pas souhaité réagir, son camarade Denis Gravouil, en charge de l'assurance chômage, a dénoncé le "mépris" du gouvernement.

Pour Maxime Dumont, qui s'est dit "un peu atterré", la méthode du gouvernement n'est "pas la meilleure façon de respecter les partenaires sociaux". Sur le fond, Yvan Ricordeau, son homologue de la CFDT, s'est dit "assez inquiet sur la question du 'big bang'", s'inquiétant d'un "nivellement par le bas" des droits des salariés.

Y.D. avec AFP