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François Hollande veut reconquérir Florange

François Hollande avait déjà effectué le déplacement à Florange, en septembre 2013.

François Hollande avait déjà effectué le déplacement à Florange, en septembre 2013. - Philippe Wojazer - AFP

Le chef de l’Etat reviendra lundi pour la troisième fois sur l’un des lieux symboliques de sa campagne présidentielle, marqué par de fortes tensions sociales à la suite de la fermeture des hauts-fourneaux. Avec, cependant, le sentiment d’avoir limité la casse.

François Hollande tient à honorer sa promesse: celle, faite l'an dernier à Florange, d'y revenir "chaque année" durant son mandat "pour veiller aux engagements qui ont été pris". C’est ainsi que le chef de l’Etat effectuera le déplacement ce lundi en Lorraine, pour tenter de surmonter la mémoire douloureuse des hauts-fourneaux fermés par ArcelorMittal.

Sa première visite à Florange durant la campagne présidentielle en 2012 avait en effet suscité beaucoup d'espoir parmi les ouvriers sidérurgistes. Un an plus tard, beaucoup d'entre eux ont considéré la fermeture des hauts-fourneaux comme une "trahison" du chef de l'Etat.

Mais aujourd’hui, Florange représente un autre symbole pour l’Elysée: celui d’un interventionnisme de l’Etat pour limiter la casse sociale (aucun licenciement sur les 629 salariés à recaser). Le président a ainsi prévu de rencontrer en matinée d'anciens salariés des hauts-fourneaux reclassés, des représentants du personnel et la direction du site d'ArcelorMittal.

Deux sites d'avenir à inaugurer

Le président français inaugurera également deux sites d'avenir. D'abord une future plateforme publique de recherche et développement industriel. Ce site, dont François Hollande a annoncé la création lors de sa dernière visite à Florange, en 2013, doit permettre "d'assurer l'acier de demain" et "garantir l'indépendance de la sidérurgie française" (voir encadré).

Il se rendra aussi sur le site d'une nouvelle usine aéronautique Safran. Situé à Commercy, dans la Meuse, elle sera dédiée à la fabrication d'éléments de moteurs aéronautiques nouvelle génération pour l'aviation civile, censés être plus économes en carburant, plus écologiques et moins bruyants. Cette industrie, qui s'installe dans une zone manufacturière alsacienne-lorraine jusque-là sinistrée, semble promise à un bel avenir. Le moteur, baptisé LEAP et développé conjointement avec General Electric et SNECMA, croule déjà sous les commandes. Le site doit générer 400 emplois directs d'ici 2018. 

FO et la CGT déclinent l'invitation

Pour couronner le tout, ArcelorMittal a opportunément annoncé cette semaine l'embauche de 30 CDI à Florange, les premiers sur le site depuis 2008, qui emploie encore environ 2.200 salariés et produit des aciers pour les filières automobile et emballage.

Quant aux 180 millions d'euros d'investissements sur cinq ans promis par le groupe pour moderniser son site, ils sont "sur les rails" selon la direction, et pourraient même être portés jusqu'à 238 millions d'euros selon l'Elysée.

Certains ont cependant décliné l'invitation du chef de l'Etat: la CGT a appelé les salariés à manifester lundi matin à Florange, dénonçant "une campagne de communication politique", tandis que FO a préféré "appeler à l'indifférence".

Hollande va visiter la plateforme de recherche promise l'an dernier

Avant l'étape de Florange, François Hollande a prévu d'inaugurer une future plateforme publique de recherche en métallurgie, qu'il avait annoncée lors de sa dernière visite en 2013. Installé sur une ancienne friche sidérurgique d'Uckange (Moselle), près de Florange, ce futur centre de recherche et de développement industriel, baptisé "Métafensch", ne devrait accueillir ses premiers équipements que fin 2015. L'Etat, qui apporte 20 millions d'euros, pourrait porter l'enveloppe à 50 millions d'euros pour accompagner des projets portés par des entreprises, dont certains seront présentés lundi.

Y.D. et N.G. avec AFP