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Gattaz à Ayrault: "les patrons peuvent décider de distribuer des dividendes"

"Les dividendes, c'est la rémunération d'un risque" rappelle Pierre Gattaz.

"Les dividendes, c'est la rémunération d'un risque" rappelle Pierre Gattaz. - -

Le patronat et trois syndicats ont trouvé un accord sur le pacte de responsabilité, mercredi 5 mars. Jean-Marc Ayrault a voulu mettre les choses au clair, ce jeudi 6 mars, sur le versement des dividendes. Une leçon qui ne plait pas au président du Medef.

Pierre Gattaz et Jean-Marc Ayrault ont entamé, ce 6 mars, une nouvelle joute verbale au sujet du pacte de responsabilité.

Hier, mercredi 5 mars, le patronat (Medef, UPA, CGPME) et trois syndicats "réformistes" (CFDT, CFTC et CFE-CGC) ont finalement trouvé un accord sur les contreparties au pacte de responsabilité. Le texte négocié entre les partenaires sociaux ne comprend pas d'engagements d'embauches chiffrés mais prévoit des négociations ou des discussions dans les branches professionnelles sur de tels objectifs.

Ce matin, sur BFMTV-RMC, le Premier ministre a réagi en déclarant que "les objectifs seront chiffrés dans les branches". Mais surtout, il a précisé l'objectif du dialogue social est que ces baisses "n'aillent pas aux dividendes mais à la formation, à l'investissement, à l'emploi".

Ce à quoi, Pierre Gattaz a répondu, lors d'une conférence organisée par le mouvement d'entrepreneurs Ethic, que les entreprises décideront de l'usage qu'elles feront des allègements de charges promis dans le cadre du pacte de responsabilité, y compris la distribution de dividende. "J'ai eu beaucoup d'angoisses tout le mois de janvier sur l'idée qu'on va tout contrôler, contrôler les dividendes versés, tout contrôler", a-t-il déclaré.

Il a ajouté : "j'ai dit: si vous recommencez à tout contrôler, ce n'est pas la peine: on arrête le pacte tout de suite".

"Les Chinois fonctionnent comme ça"

Le ministre délégué à l'Economie sociale, Benoît Hamon, avait appelé dimanche 2 mars sur BFMTV, à considérer "la baisse du coût du capital" comme une contrepartie possible au pacte de responsabilité, citant en exemple les patrons allemands.

"Les dividendes, c'est la rémunération d'un risque et c'est vrai qu'ils ont été augmentés depuis trois ans", a reconnu Pierre Gattaz, expliquant qu'en période de crise, les entreprises s'étaient moins endettées et avaient fait appel davantage à des fonds propres, et donc à des actionnaires extérieurs. "Et les actionnaires extérieurs vous les rémunérez par des dividendes", a-t-il poursuivi.

"Le monde entier fonctionne comme ça. Ce ne sont pas nous les Français, ce n'est pas le Medef !", s'est-il exclamé. "Les Chinois fonctionnent comme ça, les Indiens, les Coréens, les Allemands, les Anglais", a-t-il dit, fustigeant "l'ignorance de la microentreprise, de l'économie de marché de ceux qui nous gouvernent".

Diane Lacaze avec AFP